
C’est «une ambiance qui doit rappeler la IIIe ou la IVe République». Invité de la matinale de franceinfo, le mardi 11 novembre, Pierre Moscovici a commenté les débats se passant à l’Assemblée nationale autour du budget à adopter pour l’année prochaine. Dans son costume de président de la Cour des comptes, même Pierre Moscovici «a dû mal à suivre les débats au jour le jour». «On ne sait pas très bien où l’on en est», regrette-t-il, alors que quelques jours plus tôt, il avait lâché une petite phrase loin de passer inaperçue.
En effet, Pierre Moscovici avait déclaré «être un peu estomaqué par ce spectacle» joué au palais Bourbon. Interrogé sur cette phrase, le président de la Cour des comptes a reconnu que son mot «était peut-être un peu fort» et a ajouté que ce sera «à la fin que l’on verra ce budget tel qu’il a été produit, par une situation qui a été assez baroque».
Un budget nécessaire qui doit «aller au vote»
Malgré tout, l’inquiétude persiste du côté de Pierre Moscovici. Est-ce que ces discussions permettront «d’aboutir à ce qui est nécessaire, à ce qui est cohérent pour un pays qui a de grosses difficultés de finance et un gros problème d’efficacité de l’action publique», se demande-t-il. Car les «morceaux d’élégance parlementaire», dont il préfère ironiser au micro, ne semble pas le rassurer.
«C'est le résultat de cette absence de majorité qui produit un débat qui va un peu dans tous les sens avec des contradictions qui sont assez fortes», analyse-t-il également. Malgré cela, Pierre Moscovici veut que ce budget aille au vote de l’Assemblée nationale et du Sénat : «Nous avons besoin d’un budget [...] Passer par une loi spéciale, c’est juste tirer le trait, je ne vois pas pourquoi continuer irait mieux que de conclure. Et les ordonnances posent des problèmes juridiques et politiques». En l’absence de majorité, «il faut trouver ce que certains appellent des compromis», conclue-t-il alors, «et ce que d’autres appelleraient du bricolage, ou des renoncements».


















