«Le président de la République a pris toutes les mesures nécessaires durant cette année 2024 pour réduire les déficits, à commencer par le gel de dix milliards d’Euros intervenu de mémoire en mars 2024», a affirmé Maud Bregeon, lors de son compte-rendu après le Conseil des ministres lundi 20 novembre. La porte-parole du gouvernement se veut rassurante alors que l'année touche à sa fin, rapporte Le Parisien. Le déficit public est «sur les rails» pour respecter les prévisions en 2025, a-t-elle garanti.

La question de la dette, déjà au cœur de l'actualité économique avec les débats actuels à l'Assemblée nationale autour du vote du budget, s'est vue ravivée dans le débat médiatique par des révélations explosives. L'émission C dans l’air sur France 5 a rendu publique une lettre secrète adressée par Bruno Le Maire à Emmanuel Macron, datée du 6 avril 2024, où le ministre de l’Économie de l’époque fait part de son inquiétude face au destin des finances publiques françaises. On y apprend que le président de la République n'aurait pas suivi les recommandations de son ministre.

4,7% du PIB en 2026

L'objectif actuel est de maîtriser le déficit pour qu'il atteigne 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2025. Les équipes gouvernementales projettent de le faire baisser à 4,7% du PIB en 2026. Pour rappel, le déficit public annuel autorisé par l'Union européenne ne doit pas excéder 3% du PIB.

La gauche n'a pas tardé à fustiger cette position du camp présidentiel. «Il y a une omission d’État», a dénoncé Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. «Rétrospectivement, ça veut dire que le budget qui était présenté était insincère» poursuit-il. L'élu s'étonne que le président de la République n'ait pas réagi alors qu'il y avait «des alertes en tous sens», même de Bruno Le Maire à Bercy.