
Le temps presse pour Sébastien Lecornu. Le «compte à rebours» est enclenché concernant le projet de budget 2026 pour la France, qui n'a toujours pas été voté compte tenu de l'instabilité politique et qui doit être présenté au Parlement pour la mi-octobre, a prévenu ce vendredi 26 septembre le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Ce dernier préside également le Haut conseil des finances publiques (HCFP), organisme indépendant placé auprès de la Cour des comptes et chargé, comme le Conseil d'Etat, d'examiner le projet de loi de finances avant sa présentation au conseil des ministres et à l'Assemblée nationale.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, toujours sans gouvernement plus de deux semaines après sa nomination, reste très discret sur ses consultations afin de bâtir un budget de compromis. D'autant plus que c'est le projet de loi de finances (PLF) qui a fait tomber le précédent gouvernement, celui de François Bayrou. Avant d'être renversé, ce dernier avait proposé de faire 44 milliards d'euros d'effort budgétaire afin de commencer à briser la spirale de l'endettement.
Le gouvernement face au défi du budget 2026
Or, la dette publique de la France a encore gonflé au deuxième trimestre, atteignant 115,6% du PIB et un record en valeur à plus de 3 400 milliards d'euros, selon des données publiées ce jeudi par l'Insee. La France est troisième sur le podium des pays de la zone euro les plus endettés, derrière la Grèce et l'Italie, et première concernant l'ampleur de son déficit, attendu à 5,4% du PIB cette année, loin du seuil maximal européen de 3% qui permettrait de stabiliser la dette.
«Il y a un compte à rebours. Nous sommes aujourd'hui le 26 septembre et il faut, pour respecter les droits du Parlement à délibérer sur le projet de loi de finances, que celui-ci soit déposé devant le Parlement le 15 octobre et (…) que nous l'ayons autour du 1er octobre» au HCFP, a déclaré Pierre Moscovici sur la radio Franceinfo. «On peut avoir peut-être encore un tout petit délai pour se prononcer» mais «dans 17 jours à peu près, il doit y avoir un PLF qui est déposé devant le Parlement», a-t-il ajouté. «Cela peut être aussi un projet qui n'est pas complètement achevé, un projet qui peut être soumis à discussion, qui peut ensuite être amendé», a-t-il souligné.
Quant à Sébastien Lecornu, «il est prudent, pondéré, travailleur, c'est quelqu'un qui connaît ses dossiers, qui n'avance jamais au hasard, et donc il sait ce qu'il fait», a estimé Pierre Moscovici. Mais «le silence est d'or et le secret bien gardé» par Matignon concernant le calendrier budgétaire, a-t-il ajouté.

















