Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a tiré la sonnette d’alarme jeudi 4 septembre lors de l’audience solennelle de rentrée de l’institution. «La situation (...) est périlleuse» et «la crise des finances publiques est encore plus grave qu’il y a un an», a-t-il averti, cité par l’AFP. Selon lui, la France doit engager «des économies importantes, parfois difficiles», mais réparties équitablement, afin d’éviter un «déclassement» au sein de l’Europe.

Le timing est serré : selon lui, le budget 2026 doit être présenté au plus tard le 15 octobre. Mais l’incertitude politique liée au vote de confiance du 8 septembre, qui menace le gouvernement de François Bayrou, complique la donne. Invité sur RTL le 3 septembre, Pierre Moscovici a insisté sur la nécessité que le Parlement dispose du temps nécessaire pour examiner le texte, afin d’éviter un retard qui fragiliserait la crédibilité financière du pays.

Un calendrier budgétaire sous pression

Si le budget n’était pas adopté à temps, «d’autres procédures» existent, a rappelé le président de la Cour des comptes, évoquant le précédent de 2024. Mais «il n’est jamais souhaitable» de recourir à ces solutions de repli, a-t-il insisté. Car l’Union européenne et les marchés «scrutent» la France : une hausse des taux d’intérêt limiterait la capacité de l’État à investir, ce qui accentuerait encore les difficultés budgétaires.

Selon vie-publique.fr, le projet de loi de finances doit normalement être adopté en Conseil des ministres en septembre avant son dépôt à l’Assemblée. Si les débats sont prévus du 14 octobre au 24 novembre, le calendrier pourrait être bouleversé. En effet, le Parlement dispose de 70 jours pour voter le texte, qui doit être promulgué avant le 31 décembre. Après la chute du gouvernement Barnier, le budget 2025 avait été adopté le 5 février.