A quelques heures d’un vote à haut risque sur le budget de la Sécurité sociale, Amélie de Montchalin a souhaité «clarifier» la position de l’exécutif et rassurer les députés encore hésitants. «Oui, le gouvernement a prévu d’annoncer dans les débats d’aujourd’hui une enveloppe pour l’hôpital, une enveloppe pour la santé, qui fait qu’on va mettre 8 milliards d’euros de plus en 2025 et 2026, si le budget est voté, pour la santé des Français», a déclaré la ministre de l’Action et des Comptes publics sur le plateau de la matinale de BFMTV ce mardi 9 décembre.

«Le gouvernement souhaite donner les moyens utiles à l’hôpital pour qu’il fonctionne, les moyens qui sont adaptés à ses besoins, les moyens qui sont adaptés au vieillissement et les moyens qui sont donc demandés», a-t-elle précisé. Le gouvernement se prépare «à ajuster les moyens aussi au vu des votes. A un moment donné, les députés ont voté, il faut qu’on ajuste les comptes», a-t-elle ajouté, soulignant qu’elle ne faisait ni «entourloupe», ni «mascarade».

Le risque d’un déficit de 30 milliards d’euros

Alors que le scrutin s’annonce très serré, la ministre a prévenu qu’en cas de rejet de budget, la trajectoire financière de la Sécurité sociale pourrait être «hors de contrôle». «Le vote de cet après-midi, c’est un vote qui permet de dire que dans trois semaines il y aura du mieux pour les Français. Et par ce vote, vous évitez que la Sécurité sociale aille droit dans le mur avec un déficit de 30 milliards», a-t-elle insisté.

A la présidente du groupe Ecologiste et social à l’Assemblée, Cyrielle Chatelain, qui demandait ce matin des «clarifications» de la part du gouvernement avant de décider de s’abstenir ou de voter contre le texte, Amélie de Montchalin a assuré que le gouvernement s’engageait à «dépenser ce qui est prévu dans le budget».

Questionnée sur l'avenir du vote solennel de cette après-midi, la ministre en charge des Comptes publics a confié ne pas savoir quelle en sera l'issue. «Je ne sais pas vous dire, ce sont des décisions pour 577 députés qui ont un choix à faire (…) mais je crois que les Français en ont marre qu'on leur parle du budget», a-t-elle estimé.