En colère contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), mais aussi contre l'accord UE-Mercosur, les agriculteurs se mobilisent de nouveau ce mardi 16 décembre. Ils dénoncent l’abattage systématique des troupeaux de bovins touchés par la maladie. Alors que le Premier ministre doit recevoir les syndicats agricoles «dans la semaine», les actions se durcissent et les blocages d’axes autoroutiers se multiplient à travers le pays. Dans ce contexte de fortes tensions, Le Parisien revient ce mardi 16 décembre sur un remarquable élan de solidarité envers un agriculteur en grande difficulté.

Début décembre, Cédric Lhomme, éleveur à Pouilley-Français, dans le Doubs, avait lancé un appel à la mobilisation, relayé par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, afin de dénoncer ce qu’il qualifiait de «massacre injustifié». Malgré la mobilisation de 300 manifestants, selon les chiffres des autorités, ses 83 bovins ont été abattus sur décision du tribunal administratif de Besançon, après la détection «d’une bête contaminée» par la dermatose nodulaire contagieuse.

«Perdre des années d’efforts»

En réaction, une cagnotte Leetchi, créée par le beau-frère de l’éleveur, a rapidement suscité un large soutien, franchissant le cap des 30 000 euros récoltés en seulement quelques jours. «Pour un éleveur, perdre ses animaux, ce n’est pas seulement un manque à gagner. C’est perdre des années d’efforts, d’amour du métier, de patience, de sacrifices quotidiens», explique le beau-frère de l’agriculteur. Une semaine après l’abattage de ses vaches, Cédric Lhomme confiait sur Novo 19 qu’il lui faudrait «minimum 10 ans» pour reconstituer un troupeau viable, faute notamment d’animaux disponibles à la vente.

Parallèlement, une autre cagnotte a été lancée pour un éleveur de l’Ariège dont la ferme a été touchée par la dermatose, entraînant l’abattage de plus de 200 bovins. Ce dimanche, «dix bovins» ont dû être abattus après la détection d’un cas de dermatose dans un élevage de Pomas, premier foyer identifié dans le département, a précisé la préfecture de l’Aude.

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a affirmé ce matin sur Sud Radio qu’il n’y avait désormais «plus de foyer actif» de dermatose nodulaire en France. «La situation est sous contrôle», a-t-elle assuré. Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, actualisés ce lundi 15 décembre, depuis le début de la crise en juin, 3 300 bovins ont été abattus depuis le début de la crise en juin, ce qui représente 0,02% du cheptel national, concernant 80 exploitations réparties dans 11 départements.