Alors que les agriculteurs français poursuivent leur mobilisation ce mardi 16 décembre contre l’abattage des troupeaux de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse, ils mènent également un autre combat : celui contre le traité UE-Mercosur. C’est cette préoccupation que le président de la République Emmanuel Macron a réaffirmée aux dirigeants de l’Union européenne (UE), comme le rapporte l’AFP : «le compte n’y était pas» pour la France, a fait savoir son entourage ce mardi. Les Etats membres de l’UE doivent se prononcer cette semaine sur le sujet.

«Le Président a été très clair avec la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le Président du Conseil européen António Costa sur le fait que le compte n’y était pas à ce stade pour protéger les agriculteurs français», a précisé son entourage. La France souhaite reporter à 2026 le vote initialement prévu cette semaine au Conseil européen.

Crainte d’une arrivée massive de produits sud-américains

Mais l’exécutif européen a opposé une fin de non-recevoir lundi au président français. Pour un porte-parole de la Commission, ce traité est «de la plus haute importance pour l’Union européenne», sur «le plan économique, diplomatique et géopolitique», et son calendrier n’est pas remis en cause. L’Allemagne, fervente défenseuse de l’accord, a souligné qu’une signature était «absolument nécessaire cette semaine». Berlin y voit une opportunité de relancer ses exportations industrielles.

Le traité devrait favoriser les ventes européennes de voitures, de machines, de vins et de spiritueux, tout en facilitant l’entrée sur le marché européen de produits sud-américains comme la viande, le sucre, le riz, le miel ou le soja, une perspective qui inquiète les filières agricoles françaises.