C'est difficile de faire simple. La loi Climat et résilience de 2021 en a encore donné un exemple. Elle entendait accélérer l’installation de parcs éoliens terrestres. Elle a pourtant ajouté de nouvelles procédures. Notre droit administratif est ainsi truffé d’alinéas, qui, toujours pour la bonne cause, compliquent la transition vers les énergies renouvelables, que tout le monde dit souhaiter. Inventaire de verrous que l’on pourrait utilement faire sauter.

Ne plus brider les initiatives locales

Sept ans après une première tentative dans la bourgade bretonne de Béganne, on dénombre 280 projets labellisés énergie partagée – en solaire, éolien, bois énergie… – dont 180 en fonctionnement. Le bonus de ces initiatives associant les habitants et les collectivités locales ? Elles sont mieux acceptées par la population et elles sont rentables. Selon une étude de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) de 2019, ces projets génèrent des revenus locaux deux à trois fois plus élevés que ceux apportés par des opérateurs privés.

Mais l’ambition manque pour faire décoller le phénomène. Alors que l’énergie citoyenne représente 42% des installations d’énergies renouvelables (EnR) en Allemagne, le gouvernement français voudrait seulement porter leur part à 15% d’ici à 2030. Et, déjà, les blocages administratifs arrivent. Ainsi, un arrêté de 2021, qui retranscrit une disposition européenne, interdit le cumul des aides de l’Etat (le tarif rachat d’EDF qui garantit un prix fixe pour les surplus) avec celles des collectivités locales.

Autre obstacle : les appels d’offres sont obligatoires pour les projets en photovoltaïque qui dépassent les 500 kilowatts, soit 5.000 mètres carrés de surface. Ce qui laisse peu de chances aux projets citoyens de l’emporter face à des géants comme EDF. Des bonus pour les projets d’EnR à gouvernance locale existent bien, mais ceux-ci sont insuffisants ou mal connus. Remonter les seuils pourrait être une solution.

Enfin, le périmètre d’action des collectivités est trop restreint. Une commune peut investir chez elle ou dans les communes limitrophes, mais pas au-delà. "Les territoires urbains ont très peu de gisements pour l’énergie renouvelable", note Marion Richard, porte-parole de l’association Energie Partagée. Pour des villes comme Nantes, Marseille ou Nancy, détentrices de gros moyens, pourquoi ne pas envisager une logique à l’échelle départementale pour financer ces projets ?

Mettre fin aux arnaques à l’isolation thermique

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