Organiser des jeux les plus respectueux possibles de l'environnement, c’était la promesse de Paris 2024. C'était aussi un impératif du Village des Athlètes, à cheval sur les villes de Saint-Denis et de Saint-Ouen. Nous avons visité en avant-première quelques-unes des installations mises en oeuvre par EDF pour produire sur place et autoconsommer de l'électricité renouvelable, le temps de l'événement. Un avant-goût des équipements des villes du futur.
Une centrale solaire flottante
L’expérimentation qui nous a le plus tapé dans l'œil, c’est la centrale solaire flottante mobile installée sur la Seine depuis la fin du mois de juin. Du jamais vu à Paris. Elle est arrimée quai de Saint-Ouen, à Saint-Denis, à deux pas de la Cité du cinéma. Elle a belle allure avec sa surface de 470 mètres carrés pour une capacité de production de 78 Kilowatt-crête. De quoi assurer la consommation d’environ 80 appartements du Village. Mais sa mission, c’est surtout de fournir de l'électricité à une place qui se trouve à proximité, avec une supérette.
Pour être facilement démontée et réinstallée ailleurs, elle est composée de panneaux pré-câblés et stockés de façon très compacte dans un container. «On tire les ailes du dispositif et il se déplie ensuite comme une table de ping pong sur un ponton qui sert de support», nous explique Franck Chauveau, directeur Développement Grands Projets Ile de France et Démonstrateurs JOP2024 chez EDF. Il n’y a ensuite plus qu’à brancher le tout au quai. Quand la compétition sera terminée, la station mobile sera redéployée ailleurs, promet EDF. Une solution qui pourrait aussi trouver sa place le long des fleuves pour remplacer les groupes diesel à destination des bateaux de croisière et des péniches.
Un toit solaire souple
Autre innovation, toujours solaire, le toit de la gare routière du Village des Athlètes, qui sert autant à protéger du soleil et des intempéries qu’à produire de l’énergie grâce à 800 mètres carrés de panneaux photovoltaïques pour une capacité de production de 88 Kilowatts-crête. De quoi suffire aux besoins du Team Processing Center, le centre d’accueil et d’information des délégations internationales à proximité, qui ne fonctionnera qu’en journée.
L’originalité, c’est la base de textile souple des panneaux. «Ils sont aussi moins épais et moins lourds que ceux du marché et peuvent se rouler comme de la moquette», précise Franck Chauveau. Ce qui ne les empêche pas d'être résistants puisqu'ils sont capables de supporter la grêle. Pour le moment, il ne s’agit que d’un prototype de la start-up Solar Cloth. Mais il est déjà loué pour d'autres événements qui suivront les Jeux Olympiques. On imagine qu'il pourrait servir aussi durant les festivals d'été.
Des véhicules source d'énergie
Au coeur du village des athlètes, dans le quartier Les Belvédères, un bâtiment entièrement dédié à des activités tertiaires a fait l'objet d'un soin particulier. Il a été conçu spécialement pour éviter les pointes de consommation d'électricité. Non content de disposer de panneaux photovoltaïques qui produisent de l'électricité sur son toit, il peut aussi compter sur l'apport des véhicules garés au parking. Grâce à leurs bornes bidirectionnelles, les voitures sont tout aussi bien en mesure de se recharger que de transmettre de l'électricité au réseau. On appelle cela le vehicle to grid. Des batteries, également au sous-sol, complètent la production.
Le système automatisé Flowcast pilote le tout et lisse la puissance électrique grâce à des algorithmes prédictifs. Au final, cela a pour effet de baisser de 16% la consommation du bâtiment. C'est la seule installation qui restera à la fin des JO 2024.
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