Le couperet est tombé vendredi 17 octobre. L’agence de notation S&P Global Ratings a dégradé la note de la France, passant de «AA-» à «A+». Une dégradation qui fait suite à une autre, celle de Fitch le 12 septembre dernier, avec la même note, mais assortie d’une perspective stable. S&P, qui craint des risques accrus pour la consolidation budgétaire, anticipe également une dette publique qui atteindrait 121% du PIB d’ici 2028 et des déficits encore plus élevés. Un constat que partage l’économiste Marc Touati.

Invité de la matinale de CNews ce lundi 20 octobre, il a dressé un constat alarmant : «On ne se rend pas compte de la gravité de cette dégradation.» Marc Touati a surtout rappelé que S&P Global Ratings devait à l’origine se réunir le 28 novembre pour donner sa note, or l’agence l’a fait un mois et demi plus tôt pour dire «je dégrade maintenant». Et l’économiste de mettre en garde : «C’est très grave ce qui est en train de se passer.»

Un déficit public qui n’aura de cesse d’augmenter

L’économiste et président d'ACDEFI a d’ailleurs estimé que le communiqué publié par S&P est «incroyable» puisqu’il rappelle, à juste titre, que «la France n’a jamais connu une crise politique aussi forte», mais également qu’elle ne croit pas à une réduction du déficit public, tout en évoquant l’horizon des élections présidentielles de 2027. «Ils ont complètement raison», a-t-il poursuivi sur CNews.

Plus globalement, l’économiste s’en est pris à la politique menée par le gouvernement : «Ce budget qui est basé pour décaler la réforme des retraites, une sorte de totem de Monsieur Maron, même ça, c’est dégagé», a-t-il déploré, tout en notant que le déficit public sera «bien plus élevé que prévu et cette année, et l’an prochain». Enfin, il a dressé un constat inquiétant sur ce déficit : «La France est le pays de la zone euro où il y a le plus de déficit public, par rapport à notre PIB.»

Alors que l’agence S&P Global Ratings a mis en garde contre l’instabilité politique, qui pourrait possiblement impacter l’économie française et ralentir l’investissement, la croissance et la consommation, Marc Touati regrette que l’on fasse «comme si tout était normal (…) On nous parle d’augmenter les impôts. La France est le pays numéro un du monde en termes de pression fiscale», a-t-il fustigé, avant de terminer : «Nos dirigeants veulent encore augmenter ces impôts pour tuer la France, c’est dramatique !»