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Qu’est-ce que le déficit public ?
Définition
Le déficit public est le solde annuel négatif du budget des administrations publiques. Il survient lorsque les dépenses publiques ont été supérieures aux recettes. À l'inverse, lorsque les recettes sont supérieures aux dépenses, on parle d'excédent public.
Dépenses et recettes de l'État et de la Sécurité sociale
Le déficit public est une notion plus large que le déficit budgétaire puisqu’il englobe également le solde des dépenses et recettes des collectivités locales et du système de Sécurité sociale.
Comment expliquer le déficit public ?
Le déficit public est dû à la baisse des recettes fiscales de l’État ou à son augmentation trop lente en comparaison avec les dépenses publiques. Cette baisse peut s'expliquer par le ralentissement de l’économie et la baisse de la consommation des ménages. Qui dit stagnation du produit intérieur brut (PIB) dit baisse des recettes fiscales provenant des impôts sur les sociétés et les particuliers. Par ailleurs, la baisse de la consommation des ménages engendre une diminution des rentrées de la TVA qui contribue à l’apparition d’un déficit sur l’exercice concerné. Le déficit public est essentiellement le fait des administrations centrales.
Quel est le déficit public de la France ?
Déficit en hausse en 2024 selon les chiffres de l'Insee
Le 27 mars 2025, l'Insee a publié un rapport sur les comptes nationaux des administrations publiques. En 2024, le déficit public s'est aggravé, il s'élève à 169,6 milliards d'euros, soit 5,8 points de PIB après 5,4 points en 2023 et 4,7 points en 2022.
Selon un rapport de la Cour des comptes publié en février 2025, "ce dérapage par rapport à la prévision initiale s’explique en partie par l’impact sur 2024 de la très mauvaise année 2023, mais l’essentiel de la dérive est imputable à l’année 2024 elle-même. La quasi-extinction des mesures d’aides exceptionnelles de soutien face aux crises sanitaire et inflationniste a partiellement masqué une perte de contrôle du cœur de la dépense publique".
2025, une année déterminante pour le redressement des finances publiques
Cette hausse du déficit public depuis 2023 a conduit le gouvernement à repousser une nouvelle fois l'objectif du retour du déficit sous 3%, de 2027 à 2029, impliquant un effort soutenu en 2025. Toujours selon le rapport de la Cour des comptes, "le dérapage du déficit public depuis deux ans place la France au pied du mur. Tout retard supplémentaire rendrait les ajustements indispensables encore plus importants et difficiles. L’année 2025 est donc déterminante pour enfin amorcer une trajectoire de redressement des finances publiques, après deux faux-départs en 2023 et en 2024".
Comment est calculé le déficit public ?
Le déficit public est le solde annuel négatif des dépenses :
- de l’administration publique centrale,
- des administrations publiques locales (collectivités locales),
- des administrations de Sécurité sociale.
Ainsi, en 2024, le déficit public constaté par l'Insee de 169,6 milliards d’euros se décompose ainsi :
- État et organismes divers d'administration centrale = 154,1 milliards
- Administrations publiques locales (APUL) = 16,7 milliards
- Administrations de Sécurité sociale = excédent de 1,3 milliard
Quelles sont les conséquences du déficit public ?
Coupe dans les budgets de l'État français
Un pays endetté doit normalement éviter d’avoir du déficit public. En cas de déficit excessif, l’État est contraint de trouver des solutions pour le réduire. Elles peuvent porter sur la fiscalité appliquée aux entreprises et aux contribuables et/ou prendre la forme de coupes dans les différents budgets. Ce qui peut impacter la qualité des services publics.
Augmentation de la dette publique française
Outre les conséquences fiscales et sur le niveau de vie des Français, le déficit public peut conduire à une perte de confiance des marchés financiers. Les bailleurs de fonds qui financent la dette française peuvent décider par exemple d'augmenter le taux d’emprunt consenti. Et si les taux flambent, la dette publique sera de plus en plus difficile à rembourser. Avec un déficit chronique rarement inférieur à 3% depuis 1974, l’État français creuse année après année sa dette qui s'élève au premier trimestre 2025 à 3 345,8 milliards d’euros, soit 114% du PIB.
Le remboursement de la dette est désormais l’un des principaux postes budgétaires de l’État, puisque selon le projet de loi de finances, il représente près de 55 milliards d’euros.
Non-respect du traité de Maastricht
Le déficit des finances publiques des États de la zone Euro ne doit pas dépasser 3% de leur PIB, selon le traité de Maastricht. En 2024, celui de la France s'élève à 5,8%. Conformément à la révision du Pacte de stabilité et de croissance adoptée en 2024, chaque État membre sous le coup d'une procédure de déficit excessif doit envoyer à Bruxelles son plan de réduction du déficit public. La France a obtenu de ses partenaires européens que le terme de sa trajectoire de retour du déficit sous les 3 points de PIB soit repoussé de 2027 à 2029.
Quelles différences entre déficit public, déficit budgétaire et dette publique de la France ?
Il ne faut pas confondre les trois notions. Le déficit budgétaire correspond à la situation dans laquelle les recettes du budget de l’État (discuté et voté chaque année en décembre pour l’année suivante) sont inférieures aux dépenses. Ce budget peut être voté en déséquilibre et être révisé par une loi de finances rectificative. Cette dernière a pour objet d’ajuster le budget à un nouvel environnement économique ou aux nouvelles orientations économiques décidées par le gouvernement.
La dette publique de la France correspond à l’endettement global de l’État constitué par l’ensemble des déficits publics successifs. Cette dette à long terme (on parle de dette consolidée) est «roulée », c’est-à-dire qu’un nouvel emprunt vient rembourser celui arrivé à échéance, en grossissant d’autant la masse des intérêts dus et remboursés de plus en plus difficilement chaque année.


















