Une volonté d’améliorer la situation des parents isolés. Ce samedi 25 octobre, les députés ont approuvé, lors de l'examen en première lecture du budget 2026, la défiscalisation des pensions alimentaires pour les personnes bénéficiaires. Dans le même temps, le parent qui la verse ne serait plus exonéré d'impôt sur cette somme, de quoi rapporter 450 millions d'euros à l'Etat. Cet amendement porté par les écologistes a été adopté par quasiment toute la classe politique, du Rassemblement national à la coalition de la gauche, rapporte RMC.

Aujourd’hui, les personnes qui versent des pensions alimentaires sont exonérées d'impôts sur ces sommes, alors que les bénéficiaires en paient. La situation est maintenant inversée après cet amendement. Il impose une limite à cet avantage fiscal de 4 000 euros par enfant, plafonnée à 12 000 euros par an. Si cette exonération d’impôt reste primordiale pour Aurélie Gigot, référence de la collective des mères isolées, «dans 40% des cas, cette pension alimentaire, qu'on nomme si mal, reste impayée. Ça a été mon cas à moi pendant très longtemps, pendant plus de 7 années», déplore-t-elle.

35 % des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté

Alors que le parent bénéficiaire est dans 97 % des cas la mère, la vulnérabilité de cette dernière s’aggrave. En effet, «le taux de pauvreté des enfants vivant seuls avec leur mère atteint 46 % contre 22 % pour les enfants vivant seuls avec leur père», comme le rapporte le texte parlementaire. Ce changement pourrait donc permettre d’améliorer la situation de parents isolés puisque «près de 35 % des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté contre 14 % pour les familles biparentales».

Si cet amendement permettra «de faire en sorte que la pension alimentaire ne soit plus un enjeu de conflit entre les parents et qu’il soit complètement neutre fiscalement», explique le député socialiste de l’Eure, Philippe Brun, pour Floriane Volt, responsable de plaidoyer à la Fondation des femmes, «il faut aller plus loin, parce que le vrai fond des choses c'est qu'une pension alimentaire ce n'est pas un revenu».