Combien de trains circuleront la semaine prochaine ? La SNCF devrait livrer un plan de transport «ce week-end» pour répondre à cette question, promet le ministre des transports au micro de BFMTV ce 2 mai. Alors que la menace d'une grève massive des cheminots plane sur la semaine à venir, Philippe Tabarot veut croire qu'elle est «toujours évitable» : «Je ne sais pas si ce sera une semaine de galère, nous avons encore tout le week-end pour que les choses puissent avancer». Par «nous», comprendre : la direction et les syndicats, le ministre ayant, lui, choisi de ne pas participer aux réunions.

«Je ne souhaite pas mettre de pression à la direction de la SNCF» se justifie Philippe Tabarot. Or, c'est précisément ce que lui demandent les syndicats. Un peu plus tôt sur BFMTV, le secrétaire fédéral de Sud-Rail, Julien Troccaz, l'interpellait à ce sujet : «On veut que le ministre mette la pression sur la direction pour qu'il y ait de réelles négociations, et pas sur nous!» Des réunions de négociations, «il y en a déjà eu une trentaine» balaie Philippe Tabarot. Faux, selon le syndicaliste, «nous avons seulement eu des discussions».

Les syndicats «veulent aller à un certain affrontement» déplore Philippe Tabarot

La CGT-Cheminots a appelé à la mobilisation de tous dès le 5 mai, Sud-Rail et le collectif CNA les 9, 10 et 11 mai pour les contrôleurs, le 7 mai pour les conducteurs. Pour l'heure, les négociations – ou discussions, selon de quel côté de la table on se place – n'ont pas abouti. La direction de la SNCF s’oppose à l’augmentation des salaires demandée par les syndicats estimant avoir «fait le job lors des négociations annuelles». Les emplois du temps sont aussi au cœur du mouvement, les contrôleurs dénonçant des modifications de leur journée de travail et de repos trop tardives.

Le ministre des Transports veut bien entendre l'argument des plannings, pas celui des salaires. Selon lui, les responsables syndicaux «veulent aller à un certain affrontement». Et de rappeler qu'en tant que sénateur avant d'intégrer le gouvernement, il avait souhaité que les grévistes se déclarent «non plus 48 heures mais 72 heures à l'avance pour permettre à l'opérateur de prévoir un plan de transport», mais aussi de sanctuariser des jours sans grève au moment des grands départs (Noël, Pâques, 15 août...) Des propositions qu'il remet sur la table en espérant «que ça pourra se faire un jour». En attendant, «une fois ce conflit passé, on tirera les enseignements de ce qui peut être amélioré, et on le fera sereinement».