La ligue américaine secouée par une polémique. Une trentaine de personnes, dont un entraîneur (Chauncey Billups) et un joueur réputé de NBA (Terry Rozier), ont été interpellées, jeudi 23 octobre, dans le cadre de deux enquêtes fédérales distinctes mais reliées sur les jeux d’argent. Les faits reprochés impliquent plusieurs millions de dollars de gains illicites provenant de la fraude électronique, de l’extorsion, du blanchiment d’argent et des jeux d’argent, rapporte Ouest-France. Certains parieurs auraient, par exemple, obtenu des informations de première main venant des vestiaires. Ils auraient également incité des joueurs à simuler des blessures dans le but d’influencer leurs statistiques.
Alors que le Congrès des États-Unis avait interdit les paris sportifs sauf dans quatre Etats à partir de 1992. Une loi jugée anticonstitutionnelle par la Cour suprême en 2018, ouvrant la voie aux autres Etats. La NBA a alors aperçu une opportunité de business hors du commun. Luke Clark, directeur du centre de recherche autour des jeux d’argent à l’Université de Colombie-Britannique de Vancouver, explique à l’AFP que les acteurs ont été négligés lors de cette période de normalisation des paris dans le sport. «Ils évoluent dans un écosystème devenu en très peu de temps saturé par les opportunités de paris (…) La recherche montre que les sportifs de tout niveau ont un risque élevé d’addiction aux paris», précise-t-il.
Les joueurs peuvent subir un harcèlement de la part des parieurs
Certains basketteurs voient dans le pari sportif une possibilité d’avoir des revenus plus importants. Jontay Porter, ancien joueur de Toronto, avait plaidé coupable pour avoir truqué plusieurs matchs dans le but d’éponger des dettes de jeu. Dans le même temps, des joueurs peuvent également subir un harcèlement des parieurs, de quoi créer une «vulnérabilité» pouvant conduire «à la manipulation de compétitions».
Mais à l’heure actuelle, Luke Clark révèle que «les financements pour le traitement, la prévention et la recherche autour de l’addiction aux paris restent loin derrière celles des autres addictions». Les joueurs et staffs de NBA assistent toutefois à des présentations pour prévenir le risque autour des paris sportifs.
