Du ballet aux marchés financiers, il n’y a semble-t-il qu’un pas. En effet, depuis quelques jours, la Brésilienne de 29 ans, Luana Lopes Lara, est devenue la plus jeune femme au monde autodidacte à devenir milliardaire, nous apprenait Forbes. En moins de deux mois, la valorisation de sa société, Kalshi (spécialisée dans le marché prédictif), créée avec Tarek Mansour, a été multipliée par deux, évaluée à 11 milliards de dollars. Cela lui permet donc de disposer d’une fortune d’environ 1,3 milliard de dollars.

Mais tout n’a pas été si simple pour la jeune Brésilienne. A l’origine, elle était loin d’être destinée à une telle ascension. Inscrite à l’Ecole de danse classique au théâtre Bolchoï au Brésil, une autre rigueur lui était imposée : ses professeurs tenaient des cigarettes allumées sous ses cuisses afin d’étirer ses jambes jusqu’aux oreilles. Un test grandeur nature pour savoir combien de temps elle pouvait tenir sans se brûler, raconte Forbes. Et même si elle devint ballerine en Autriche à l’âge de 17 ans, elle va ensuite s’envoler aux Etats-Unis pour rejoindre le très célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Une ambition : devenir le nouveau Steve Jobs

Elle n’a alors qu’une idée en tête : devenir le nouveau Steve Jobs. C’est en 2018 qu’elle va ainsi fonder Kalshi avec Tarek Mansour. Des débuts loin des paillettes, voyageant parfois à l’arrière d’un camion pour se rendre dans l’incubateur de la startup. Si elle ouvre son premier bureau à San Francisco en 2019, elle reconnaît aujourd’hui avoir pris «des risques insensés», explique TF1. «Avant, on était très naïfs, on se disait qu’on était des gosses malins du MIT et qu’on allait cerner le fonctionnement du gouvernement fédéral, ce qui avec le recul, n’était probablement pas une super idée, mais ça a fini par marcher.»

A 29 ans, elle détrône ainsi Lucy Guo (Scale Ai) ou Taylor Swift, portée ces dernières semaines par les investissements de poids lourds américains comme Paradigm ou encore Sequoia et Andreessen Horowitz. Kalshi, c’est quoi ? Il s’agit aujourd’hui d’un des leaders du marché productif, qui permet de parier sur bon nombre de sujets de société, de sport ou de choses plus futiles, à l’image de Polymarket. Le site a, par exemple, été le premier à annoncer la victoire de Donald Trump l’an dernier.

Les deux fondateurs possèdent chacun 12% de Kalshi

A contrario, on peut également parier sur le concours de celui qui mangera le plus grand nombre de hot-dogs… Mais le marché des prédictions semble avoir pris un autre tournant et n’est plus considéré comme un jeu. Avec une valorisation qui a quintuplé en six mois, Kalshi a pris de la hauteur. «Il y a beaucoup d’autres personnes qui veulent une part de cette entreprise, maintenant que Kalshi a montré à quel point elle est grande», a notamment commenté auprès de Forbes, un de ses premiers investisseurs, Ali Partovi, PDG du fonds de capital-risque Neo.

Luana Lopes Lara et Tarek Mansour disposent à ce jour chacun de 12% de la société. Alors qu’il aura fallu attendre plus de deux ans pour que Kalshi soit autorisé aux Etats-Unis, dès 2022, les deux fondateurs ont été reconnus sur la liste Forbes 30 Under 30. Avant Polymarket donc, qui a reçu son autorisation qu’en septembre dernier, ce qui lui confère un certain avantage.