La démission de l'ancien Premier ministre canadien, Justin Trudeau, en mars dernier, a permis de faire émerger dans le paysage politique national le nouvel homme fort du pays : Mark Carney. Rien ne prédestinait pourtant cet économiste originaire du Grand Nord à son nouveau rôle. C'est ce que souligne France Info dans le portrait publié le 29 avril. On y apprend que Carney, 60 ans, est le troisième enfant d'une fratrie de quatre et que ses parents étaient enseignants. Fan de hockey, Mark Carney est aussi passionné d'économie, qu'il étudie à Harvard grâce à l'obtention d'une bourse.

Pendant trois ans, Carney travaille dans des banques puis reprend ses études, cette fois au Royaume Uni, à Oxford, où il rencontre sa future épouse, Diana Fox. Il revient de ce séjour avec un doctorat en économie en poche. En 2008, il est nommé gouverneur de la Banque du Canada puis en 2013, se retrouve à la tête de la Banque d'Angleterre. C'est lui qui, trois ans plus tard, doit affronter l'ouragan économique du Brexit, auquel il s'oppose.

Un grand défenseur de la «finance verte»

Après cette double expérience de dirigeant de grandes institutions financières, Mark Carney est nommé envoyé spécial de l'ONU pour l'action climatique en 2019. En 2020, il rejoint un fonds de gestion d'actifs engagés dans la finance durable et crée l'année suivante une alliance de banques promouvant la neutralité carbone et la finance verte. C'est donc un économiste et un banquier qui, sans avoir jamais occupé la moindre responsabilité politique, se retrouve propulsé Premier ministre.

Son manque de notoriété médiatique n'a pas empêché ce père de quatre filles d'accéder à son premier poste politique, et pas des moindres. Tout est allé très vite : en janvier, Carney annonçait briguer la succession de Justin Trudeau. Après s'être imposé au terme des votes internes du Parti libéral, il devient Premier ministre et convoque des élections anticipées. Pendant la campagne, son opposition farouche à la guerre commerciale de Donald Trump et aux discours du président américain souhaitant faire du Canada «le 51e état des Etats-Unis» lui vaut d'être très populaire.

«Trump tente de nous briser pour nous posséder»

«Donald Trump a initié une guerre commerciale. (...) Nous n'avons pas demandé à mener cette bataille. Mais dans cette guerre commerciale, comme au hockey, nous allons gagner» : le 20 avril en meeting, Carney donne le ton et demande aux Canadiens de lui donner «un mandat fort». Accordé : déjouant les pronostics qui donnaient le Parti conservateur largement gagnant, les Libéraux emmenés par Mark Carney ont remporté la bataille électorale lundi, permettant au nouveau dirigeant en place de le rester. «Trump tente de nous briser pour nous posséder. Ça n'arrivera jamais.» a-t-il lancé dans son discours de victoire.