
Bientôt un “modèle français de la fin de vie” ? C’est en tout cas l’ambition du président de la République Emmanuel Macron. Après avoir reçu, dimanche 2 avril, les travaux de la convention citoyenne et rencontré ses 184 membres au palais de l’Elysée, ce lundi 3 avril, le chef de l’État souhaite qu’un projet de loi sur l’aide active à mourir soit bâti “d’ici la fin de l’été”. Mais que prévoit déjà la loi aujourd’hui ? Qu’est-ce qui pourrait être introduit ? Sédation, suicide assisté, soins palliatifs… Petit rappel du cadre légal de la fin de vie en France.
Sédation profonde et continue
Cette technique vise à endormir définitivement les malades subissant une souffrance insupportable alors que le pronostic vital est engagé à très court terme. Réaffirmée par la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016, la sédation profonde et continue, associée à une analgésie, consiste en l’administration d’un traitement médicamenteux, le midazolam, injecté en intraveineuse. Celui-ci diminue la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience. Avec l’arrêt de l’hydratation et l’alimentation, les spécialistes estiment que le décès survient aux alentours d’une semaine.
Suicide assisté
Il pourrait être introduit dans le projet de loi promis par Emmanuel Macron. Le suicide assisté, que la convention citoyenne préconise de légaliser - sous certaines conditions - consiste, selon les spécialistes, en une “assistance au suicide”. Cela signifie que c’est la personne qui accomplit l’acte fatal, sans l’aide d’un tiers. Selon la définition du comité consultatif national d’éthique (CCNE), “l’assistance au suicide consiste à donner les moyens à une personne de se suicider elle-même. Dans ce cas, la personne réalise elle-même son suicide en absorbant un produit létal qui lui a été préalablement délivré”. Cette technique est notamment autorisée en Suisse depuis 1942.
Euthanasie
À la différence du suicide assisté, l’euthanasie consiste, selon le CCNE, en un “acte destiné à mettre délibérément fin à la vie d’une personne atteinte d’une maladie grave et incurable, à sa demande, afin de faire cesser une situation qu’elle juge insupportable”. Il y a donc une intervention du personnel soignant, contrairement au suicide assisté.
Directives anticipées
Il s’agit d’une déclaration écrite que vous rédigez pour faire connaître, préalablement, votre volonté en matière de fin de vie. Ce document peut être utile si vous tombez dans le coma et que l’équipe médicale et/ou votre famille s’interroge sur la suite de votre prise en charge. La loi Claeys-Leonetti a en effet placé le patient au cœur du processus décisionnel. “Confronté à un patient en situation de fin de vie, quelle qu’en soit la cause et dans l’incapacité d’exprimer sa volonté, le médecin a l’obligation de s’enquérir en priorité de l’existence de directives anticipées et de les respecter, dès lors qu’elles sont appropriées et conformes à la situation médicale”, précise le ministère de la Santé et de la Prévention.
Soins palliatifs
Suite aux travaux remis par la convention citoyenne, le président de la République Emmanuel Macron a également annoncé un plan décennal pour la prise en charge de la douleur et les soins palliatifs. Ces soins ne visent pas à guérir les patients mais à “améliorer la qualité de vie des personnes malades en prévenant et en soulageant leurs souffrances physiques, psychiques ou encore spirituelles”, relate le ministère de la Santé et de la Prévention sur son site internet. Ces soins peuvent être prodigués en établissement hospitalier mais aussi à domicile, à travers une prise en charge qui inclut les proches de la personne malade.. Les soins palliatifs interviennent soit au cours d’une période de soins soit en phase avancée ou terminale d’une maladie grave et incurable.


















