Une mesure afin de redresser les comptes sociaux. Dans la matinée du samedi 22 novembre, les sénateurs ont adopté un amendement du centriste Olivier Henno visant à allonger la durée légale du temps de travail. Ainsi, celle-ci sera allongée d’environ 15 minutes par semaine, soit 12 heures par an. Cette mesure avait d’abord reçu un avis défavorable du gouvernement et de la commission des affaires sociales, mais a été approuvée à 199 voix pour et 135 contre par les parlementaires. Elle doit permettre de dégager 10 milliards d’euros supplémentaires en cotisations et taxes diverses, rapporte Public Sénat.

Olivier Henno s’est justifié en affirmant que «plus le pays travaille, plus il s’enrichit, et ce sont les plus modestes qui en profitent». «Pour nous c’est une mesure de justice sociale car quand le temps de travail diminue, le pays s’appauvrit et ce sont les plus modestes qui trinquent», ajoute le sénateur du Nord. Quant à Anne-Sophie Romagny, l’une des signataires de cet amendement, elle estime que «c'est l’une des mesures les plus efficaces et les moins douloureuses pour redresser les comptes sociaux. On parvient par cette mesure à préserver la Sécu sans augmenter les impôts, sans toucher aux droits».

Des protestations à gauche

Mais cet amendement a fait bondir la gauche, à commencer par la socialiste Corinne Féret. «Ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale, ce n’est plus le musée des horreurs, je ne sais même pas comment le qualifier… Heure après heure, ce sont des propositions qui ne sont pas acceptables», explique-t-elle. «On peut toujours dire un petit quart d’heure par ci, un petit quart d’heure par là, mais vous irez dire ça aux aides à domicile qui sont croquées par la vie, aux égoutiers, aux femmes de ménage dans les hôtels», a, quant à elle, dénoncé la communiste Cathy Apourceau-Poly.

Cet allongement n’a tout de même pas fait l’unanimité à droite puisque certains sénateurs des Républicains pensent que cette réforme mériterait un débat à part entière. «Les médias ne retiendront que ce débat-là, et toutes les heures passées sur le reste de PLFSS passent en pertes et profit», déplore notamment Frédérique Puissat.