
Un F/A-18E Super Hornet de l’US Navy, d’une valeur de plus de 60 millions de dollars, est tombé à la mer depuis le porte-avions USS Harry S. Truman, alors que le bâtiment effectuait une manœuvre pour éviter des tirs de rebelles Houthis en mer Rouge. L’appareil était en cours de remorquage à l’intérieur du hangar du navire lorsqu’il a échappé au contrôle de l’équipage, indique CNN le 29 avril.
«Le F/A-18E était activement tracté lorsque l’équipe de manœuvre a perdu le contrôle. L’avion et le tracteur ont été perdus en mer», a indiqué l’US Navy. Tous les membres de l’équipage sont sains et saufs, même si un marin a été légèrement blessé. L’incident est survenu alors que le porte-avions procédait à un virage d’urgence pour esquiver une attaque de drones et de missiles lancée depuis le Yémen, selon un responsable cité par CNN.
Une manœuvre défensive à l’origine de l’accident
La perte de l’avion serait liée à une manœuvre dite en « zigzag », destinée à déjouer les frappes de missiles. «Vous effectuez des virages de 30 à 40 degrés toutes les 30 secondes. Le navire s’incline de 10 à 15 degrés dans la courbe», explique Carl Schuster, ancien capitaine de la Navy. Ce type de manœuvre, impressionnant sur un porte-avions de 335 mètres de long et 100 000 tonnes, peut provoquer des mouvements imprévus à bord, notamment pour les appareils stationnés ou en cours de déplacement.
Le Harry S. Truman opère dans une zone marquée par une forte instabilité, dans le cadre des opérations américaines contre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran. Ces derniers affirment agir en soutien à la population palestinienne face à l’offensive israélienne à Gaza. Le navire avait déjà connu plusieurs incidents : en décembre, un autre F/A-18 avait été abattu par erreur par une frégate américaine, et en février, il était entré en collision avec un navire marchand au large de l’Égypte. Aucun de ces événements n’avait fait de victime.
Un revers matériel, mais pas stratégique
Malgré la perte estimée à plus de 60 millions de dollars, la Navy a assuré que le groupe aéronaval reste «pleinement opérationnel». L’incident met néanmoins en lumière la complexité croissante des opérations navales dans des zones à haut risque.


















