«Je suis un homme de convictions», annonce d'emblée le général Vincent Desportes. Ses prises de position le confirment. Publié dans les pages du Monde en 2010, son entretien sur la stratégie américaine en Afghanistan lui vaut une sanction de l’amiral Guillaud, chef d'état-major des armées, sur ordre d’Hervé Morin, alors ministre de la Défense. En 2016, sa lettre ouverte «Vous avez tort, Monsieur Juppé !», parue en une du Monde, explique à l’ancien Premier ministre qu’un militaire n’a pas à la fermer. En 2022, c’est la stratégie de la France en Ukraine qui se retrouve en ligne de mire de l’ancien directeur de l’École de guerre… Mais ses convictions ne valent pas que des passes d’armes, elles font aussi son autorité : «Le leader est celui qui convainc l’autre de partir à l’aventure, celui qui fait germer l’envie dans les têtes, les cœurs et les tripes.» Le général convoque Spinoza, philosophe du désir, en déclarant qu’il faut comprendre que «l’homme est désir, que la discipline n’est bonne que si elle est librement consentie ; une armée qui ne fait qu’obéir perdra». L’officier, le dirigeant ou le manager ne sont pas pour lui des donneurs d’ordres, mais des «créateurs d’envie de se dépasser».

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