En une décennie à peine, Balzac Paris s’est hissée au rang de référence de la mode responsable. Créée en 2011 autour d’un simple nœud papillon, la marque, cofondée par Chrysoline de Gastines, Charles et Victorien, a su conjuguer esthétisme et engagement durable pour séduire une communauté fidèle. Sa force ? Une vision claire : collections limitées, production raisonnée en circuit court, et une communication affûtée qui parle aux consommatrices en quête de sens. Résultat : une ascension rapide et maîtrisée, avec un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros en 2022 (+25 % par rapport à l’exercice précédent) et près de 70 collaborateurs (source : Fashion Network, Les Échos). Balzac Paris démontre que mode responsable et succès économique peuvent faire bon ménage, et affiche déjà près de 10 % de ses ventes à l’international.

Une vocation née par hasard

À l’origine, Chrysoline se rêvait journaliste. « J’aimais écrire, j’étais attirée par la presse », confie-t-elle. Mais un échange décisif avec sa responsable de stage au Version Femina l’oriente vers le digital, un univers alors en pleine éclosion. Elle devient community manager chez Marie Claire Maison, où elle développe ses compétences en communication digitale, tout en nourrissant en parallèle le projet Balzac Paris le soir et le week-end. Cette double vie lui permet de tester ses acquis en temps réel : « C’était très constructif, parce que j’apprenais à la fois dans un grand groupe et dans ma propre entreprise. »

De la vente artisanale à la conquête du retail

Les débuts sont marqués par des ventes en appartement, où les clientes viennent choisir leur tissu. « J’ai compris très vite qu’au-delà d’un vêtement, elles voulaient consommer une histoire », explique Chrysoline. Ce besoin d’authenticité devient la colonne vertébrale de la marque. Si Balzac Paris débute en pure player, l’ouverture d’une première boutique en 2021, rue d’Hauteville à Paris, marque un tournant : « La boutique nous permet de rencontrer nos clientes, de raconter qui nous sommes, et d’embarquer nos ambassadrices de vente dans cette notion de mode responsable et désirable. »

Une aventure entrepreneuriale en famille

L’une des spécificités de Balzac Paris tient dans la nature même de son équipe fondatrice : Charles est le beau-frère de Chrysoline, Victorien est son mari. « Il y a quelque chose de très vrai et d’authentique qui imprègne la marque », analyse-t-elle. Chacun a son domaine : Chrysoline s’occupe de la partie créative, Charles de la logistique et des finances, Victorien de la stratégie. Une complémentarité précieuse qui repose sur la confiance :

« Nous sommes transparents les uns envers les autres, nous partageons les mêmes valeurs et regardons dans la même direction. »

Apprendre à devenir leader

La dirigeante l’affirme : « On n’est pas manager né, on le devient. » L’apprentissage se fait sur le tas, aux côtés des équipes : « Quand on monte sa boîte, on fait tout : la créa, le marketing, on va à la poste... Puis on apprend à déléguer, à se recentrer sur ce qu’on aime faire. » La clé selon elle : la résilience, la capacité à dire les choses avec transparence, et l’inspiration. « Une ancienne salariée m’a dit récemment que ce qui l’avait marquée, c’était de voir qu’on pouvait créer son entreprise, avoir une vie de famille, déménager... Être leader, c’est aussi ça : inspirer par ses choix de vie. »

Balzac Paris, aujourd’hui solidement ancrée en France, vise désormais l’international. « Notre histoire peut se raconter partout dans le monde. Et quand on s’appelle Balzac Paris, c’est un nom de marque très puissant », souligne Chrysoline. Forte de levées de fonds successives, notamment en 2017 puis avec l’entrée d’un nouveau fonds minoritaire récemment, la marque dispose aujourd’hui de nouveaux leviers pour poursuivre sa croissance. L’objectif ? Continuer à conjuguer croissance, exigence environnementale et authenticité, tout en ouvrant de nouveaux chapitres à l’étranger.