
En Bourse, la semaine actuelle est importante avec des données sur l’inflation et les consommateurs américains, les résultats d’entreprises et les négociations commerciales. La tension commerciale (et en Bourse) est remontée d’un cran avec les annonces de Donald Trump de droits de douane de 30% contre l’Europe et le Mexique, annonces faites pendant le week-end et qui ont provoqué des gaps (trous de cotation entre deux séances de Bourse) baissiers à l’ouverture des marchés lundi, avec un rebond de la volatilité.
Et c’est justement l’indice de volatilité des actions américaines qui nous intéresse, le fameux VIX, «l’indice de la peur». Du point de vue de l’analyse technique, il est revenu au contact d’un niveau graphique qui passe par les creux de juillet et décembre 2024, une sorte d’oblique «support». On entend parfois qu’on ne peut pas faire d’analyse technique sur un indice de volatilité mais ce serait oublier que le VIX peut se trader (négocier) sur les marchés, via les contrats à terme (les Futures). Donc on peut tout à fait surveiller certains niveaux techniques comme on le fait habituellement sur les actifs financiers, des niveaux sur lesquels les algorithmes de trading peuvent réagir.
Du point de vue de l’analyse technique, le VIX et la Bourse des Etats-Unis sont à la croisée des chemins
En Bourse, nous sommes clairement à un « carrefour » pour le VIX : du point de vue de l’analyse technique, si cette zone « support », visible sur le graphique ci-dessous, est enfoncée, ce sera la traduction d’une nouvelle envolée du S&P 500 vers des niveaux records. Inversement, un rebond du VIX sur cette zone support, actuellement à 16, sera le signe d’une correction baissière du S&P 500. Une rupture de ce « support de volatilité » à 16 serait donc la traduction d’une nouvelle envolée du S&P 500… mais serait-ce bien raisonnable étant donné les niveaux de valorisation actuels du plus gros indice actions américain ? Il est bon de rappeler que cette valorisation est remontée à 22,5 fois les bénéfices anticipés après le rebond massif de la Bourse américaine (S&P 500, Nasdaq, Dow Jones…) observé depuis avril.
Est-ce un niveau de valorisation élevé, pour les actions américaines ? Clairement, oui. Il correspond au niveau de valorisation atteint en Bourse lors de la bulle des actifs post-Covid, lorsque les banques centrales avaient inondé l’économie et les marchés de liquidité et que les taux étaient à 0%, avec même des taux réels négatifs ! C’est également le niveau de valorisation atteint au moment de l’élection américaine, lorsque les investisseurs achetaient le programme de Donald Trump, celui des baisses d’impôts et de la dérégulation… mais aussi les baisses de taux de Fed.
S&P 500, Nasdaq, Dow Jones… Une éventuelle poursuite de la baisse du VIX alimenterait les craintes de formation d’une bulle sur la Bourse des Etats-Unis
Ce n’est clairement plus l’ambiance depuis plusieurs mois : une guerre commerciale qui ramène le niveau des droits de douane américains sur les niveaux de l’entre-deux-guerres, une Fed qui a mis en pause ses baisses de taux depuis plus de deux trimestres face au risque de rebond de l’inflation, des taux à long terme américains qui restent tendus (ce qui maintient élevés les coûts de crédit pour les ménages et les entreprises américaines) et des prévisions de croissance américaine nettement revues à la baisse pour 2025 ces derniers mois.
Même si ce n’est pas «populaire», on peut donc souhaiter que le VIX rebondisse un peu dans les jours et semaines qui viennent pour mieux coller au contexte économique actuel. Une poursuite de la baisse du VIX vers 10 alimenterait les craintes de formation d’une bulle en Bourse car si les valorisations continuaient de s’envoler sur les actions américaines, nous retrouverions les niveaux de valorisation de la fin des années 1990, des niveaux de bulle sur les actions, donc.




















