La guerre en Ukraine a fait exploser le carnet de commandes de KNDS. L’entreprise fabrique dans la dernière canonnerie de France, située à Bourges, le canon Caesar, arme de pointe et fleuron de l’industrie française. Plus de 80 canons Caesar ont déjà été livrés à l’Ukraine, rapporte TF1. Et pour produire plus et plus vite, l’industriel a investi 600 millions d’euros sur ses fonds propres, augmenté les cadences et creusé à même le sol pour remplacer les vieilles machines-outils par de nouvelles plus performantes et plus productives.

«Ça fait partie des investissements de l’économie de guerre. La machine qui était ici, elle aurait pu durer un ou deux ans de plus avec les cadences d’avant. Aujourd’hui, on ne peut pas se permettre de dire ‘on a une machine qui est en panne, on ne peut plus fabriquer’. Interdiction d’arrêter la production», explique auprès de nos confrères Laurent M., chef d’établissement sur le site KNDS de Bourges. L’entreprise a déjà triplé sa production de canons Caesar, qui est passée de 2 par mois en 2022 à 6 par mois en 2024. Cette année, elle vise 8 canons Caesar chaque mois.

La difficulté de recruter des ouvriers qualifiés

Toutefois, le groupe KNDS assure pouvoir continuer sur ce rythme à condition que les commandes de l’État suivent. «On a fait des stocks, on a embauché, on a acheté des machines, on fait tourner l’usine en 3x8», détaille Gabriel Massoni, porte-parole de KNDS France. «S’il s’agit de continuer, de refaire plus et plus vite, on saura faire. Tout dépend des investissements qui seront décidés», poursuit-il, en rappelant que KNDS France «est aux ordres du pouvoir public».

A La Chapelle-Saint-Ursin, à quelques kilomètres de Bourges, le groupe KNDS usine les obus tirés par les canons Caesar. Sur le site, les machines ultra-modernes tournent à plein régime : la production a doublé, en passant de 30 000 obus par an à 60 000 aujourd’hui, qui sont essentiellement destinés à l’armée ukrainienne.

L’une des principales difficultés de l’entreprise demeure toutefois le recrutement d’ouvriers qualifiés, car il faut compter jusqu’à un an pour les former, souligne TF1. L’année dernière le site a embauché 50 personnes et KNDS prévoit 50 recrues supplémentaires en 2025.