Voilà un texte qui n’a pas fini de secouer notre économie. Votée en 2020, la loi antigaspillage pour une économie circulaire (dite Agec) est un recueil de 130 articles visant notamment la réduction drastique des déchets d’ici à 2040. «Chaque année, elle prévoit l’entrée en vigueur de nouvelles mesures, détaille Juliette Franquet, directrice de l’association Zero Waste France. 2022 commence avec d’importants changements : l’interdiction de détruire les invendus non alimentaires, le bannissement des emballages plastiques pour les fruits et légumes, l’obligation d’informer le consommateur sur la réparabilité de nouveaux articles…»

Si, pour bien des industriels et commerçants, cette nouvelle législation est ­synonyme de casse-tête sans nom, elle représente une opportunité considérable pour les nombreux acteurs qui leur offrent des solutions ! Les géants de l’emballage carton ou du plastique recyclé bien sûr, mais pas seulement. Du BTP au textile, en passant par la restauration, portraits de ces petits malins qui savent surfer sur la vague antigaspi.

Electronique : Zack donne une seconde vie aux vieux PC

Débarrasser les entreprises de leurs vieux ordinateurs encombrants ? C’est la promesse de Zack, une start-up spécialisée dans la collecte, le tri et la valorisation de matériel électronique. «On prend tout, du câble à l’imprimante obsolète, sourit Pierre-Emmanuel Saint-Esprit, cofondateur de la société. Nous centralisons les pièces dans notre atelier de Bonneuil-sur-Marne (94) où une dizaine de collaborateurs en insertion professionnelle les classent.» Dans une base de données de 18 000 références, l’opérateur entre le nom du produit, son état, et l’outil rend automatiquement son verdict : selon son potentiel, l’appareil est vendu à des reconditionneurs (25% des volumes actuellement), donné à des associations ou envoyé au recyclage. «En cas de revente, nous reversons en moyenne 70% des montants à l’entreprise qui nous a confié son matériel», précise le patron.

Prestataire de Doctolib, TF1 ou encore Contentsquare, Zack a ainsi géré 2 000 tonnes d’équipement l’an dernier et table sur 15 000 tonnes d’ici cinq ans. «L’environnement législatif nous est très favorable, souligne l’entrepreneur. Par exemple, d’ici à 2030, les commandes publiques devront intégrer 20% de matériel informatique réemployé.» Signe du potentiel, la jeune pousse vient d’être rachetée par le groupe Manutan, spécialiste de la distribution d’équipements pour les entreprises et les collectivités.

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