Nouvel épisode dans la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine. Depuis ses premières annonces de taxes douanières le 2 avril, Donald Trump n’a eu de cesse d’augmenter celles visant la Chine, jusqu’à ce que les exportations chinoises vers les Etats-Unis soient soumises à une taxe de 145%. Si Donald Trump a rétropédalé dans un premier temps en retirant les taxes sur les ordinateurs et les smartphones, produits essentiellement en Chine, il a finalement décidé de les maintenir lundi 14 avril, mais à hauteur de 20%.

Depuis, Pékin demande expressément au président américain d’«annuler complètement» les droits réciproques, mais ne semble pas entendue. Résultat, selon le Guardian qui cite une information de Bloomberg, la Chine aurait demandé à toutes ses compagnies aériennes de suspendre les livraisons de Boeing et de ne plus prendre de nouvelles commandes. La Chine évaluerait par la même occasion des alternatives pour ses compagnies qui louent des avions à l’avionneur américain.

La Chine se serait «rétractée sur un énorme contrat»

Une information importante alors qu’environ dix Boeing 787 Max devaient rejoindre des compagnies chinoises dans les jours à venir. Parmi ces avions, seuls ceux dont les formalités de paiement ont été effectuées avant l’entrée en vigueur des droits de douane seraient autorisés à entrer sur le sol chinois. Une très mauvaise nouvelle pour Boeing, d’autant que Donald Trump a confirmé sur son réseau social Truth Social ce mardi que la Chine s’était «rétractée sur un énorme contrat».

Lundi, le patron de Ryanair a également indiqué qu’il pourrait retarder ses livraisons de Boeing s’ils devenaient plus chers. «Nous pourrions les retarder et espérer que le bon sens prévaudra», a-t-il laissé entendre. En milieu d’après-midi, l’action de Boeing perdait plus de 1,30% à la Bourse de New York.

Mais c’est tout le secteur de l’aviation qui pourrait être touché, comme l’a confirmé le directeur général d’Airbus Guillaume Faury. Il a évoqué devant ses actionnaires le fait que sa société rencontrait des difficultés pour recevoir divers composants du fournisseur américain Spirit AeroSystems. Boeing, qui n’a pas souhaité commenter, aurait à ce jour, 130 avions à livrer en Chine sur son carnet de commandes.