Emmanuel Macron hausse le ton avec la Chine. Alors que le chef de l’État vient d’achever sa quatrième visite officielle en Chine, ce dernier a, dans un entretien accordé au journal Les Échos, assumé prendre une ligne plus ferme à l’égard de Pékin. Ainsi, Emmanuel Macron a demandé à son homologue chinois d’intervenir prochainement sur leur excédent commercial, et ce, alors même que les tensions commerciales entre le Vieux Continent et la Chine persistent. Le président français pointe ainsi du doigt le déficit commercial entre l’Europe et l’Empire du Milieu qui a dépassé l’an passé les 300 milliards d’euros.
«Je leur ai dit que, s’ils ne réagissaient pas, nous, Européens, serions contraints, dans les tout prochains mois, de prendre des mesures fortes», a-t-il mis en garde. Une menace à peine voilée alors même que dans cet entretien, Emmanuel Macron mentionne le fait de «décoopérer» à l’instar de ce qu’ont pu récemment faire les États-Unis, en instaurant «des droits de douane sur les produits chinois». Une option dont il explique avoir discuté avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
«Nous sommes devenus un marché d’ajustement»
Revenant sur les droits de douane américains mis en place peu de temps après le retour au pouvoir de Donald Trump, Emmanuel Macron a estimé que ce protectionnisme américain était inapproprié avec des répercussions immédiates et nocives en Europe. «Elle accroît nos problèmes en redirigeant les flux chinois massivement sur nos marchés», a-t-il indiqué. Par conséquent, «aujourd’hui, nous sommes pris entre les deux et c’est une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne. Nous sommes devenus le marché d’ajustement et c’est le pire des scénarios», a-t-il encore déploré.
Expliquant que l’Europe ne devait pas rester spectatrice, le ministre délégué de l’Industrie, Sébastien Martin, a quant à lui estimé dans un post sur X que la Chine «défie notre modèle industriel». Et d’ajouter : «C’est le moment de prendre des mesures fortes pour sécuriser nos chaînes de production et soutenir nos industries.»
