Mars 2020: Béatrice Pommeret est une cadre sup de 55 ans au chômage qui s’interroge sur son avenir alors que le premier confinement débute. Retrouver un job? Pas simple à son âge. Créer une activité toute seule ? Pas évident quand on a longtemps dirigé des équipes. Malgré la pandémie, cette ancienne déléguée générale d’associations professionnelles a alors décidé de racheter une PME. Depuis mars dernier, la voilà à la tête de Bobin Tradition, une jolie petite société parisienne de restauration de tapis. «J’y ai vu encore plus de potentiel en développant l’international et les réseaux sociaux», explique la nouvelle propriétaire, qui n’a pas hésité à mettre plus de 100.000 euros sur la table et à s’endetter pour se lancer.

Racheter une petite boîte en plein Covid ? Paradoxalement, le mur des faillites tant redouté a été contourné grâce aux aides publiques. En revanche, cette période d’incertitude a conduit les petits patrons à différer une éventuelle cession de leur affaire. «Le nombre de sociétés à vendre accessibles aux particuliers a baissé de 20%, sur un marché où l’offre était déjà inférieure à la demande», précise Damien Noël, président du site spécialisé Fusacq. Cela n’a pas découragé les postulants, généralement des cadres, dotés d’une solide expérience dans des grands groupes et qui, vers 40-50 ans, rêvent d’indépendance ou sont poussés dehors. «Hormis un coup de mou au printemps dernier, les repreneurs sont restés plutôt actifs», précise Bernard Fraioli, président de CRA (Cédants et repreneurs d’affaires), une association spécialisée dans l’aide à la reprise. Nos prochaines séances de formation sont d’ailleurs pleines.»

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement