
« Il ne faut pas se lancer si on ne sait pas pourquoi on le fait. » Voilà le leitmotiv de Sandra Gasmi, fondatrice de Demain Beauty, une marque de soins holistiques née d’un déclic : la volonté de prouver qu’il est possible de proposer des produits efficaces et sensoriels, exempts de perturbateurs endocriniens ou d’ingrédients controversés. Après une carrière chez Sephora, Lancôme ou encore Clarins, Sandra a quitté le confort des grandes entreprises pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale avec, comme bagage, sa passion de la cosmétique… et une prise de conscience.
Dès le début, elle veut faire différemment. La marque naît autour d’un triptyque : nettoyer, protéger, renforcer – de l’intérieur comme de l’extérieur – avec des produits cosmétiques et des compléments alimentaires. Le cœur de cible ? Les femmes de 30 à 60 ans, mais ses formules universelles s’adressent à tous les types de peau, à tous les âges. Le point commun : une recherche de naturalité, d’efficacité, et une approche intégrative de la beauté.
Apprendre à ralentir, accepter les risques
Demain Beauty, c’est aussi le fruit d’un échec fondateur. Une première marque, jamais lancée, trop ambitieuse, trop innovante. « J’ai eu raison trop tôt », confie-t-elle, mais loin d'être un échec qui la dérourage, cette expérience lui enseigne l’importance du timing, de la concentration sur l’essentiel, et d’une gestion plus prudente des ressources. Résultat : elle démarre Demain avec seulement quatre produits. « J’ai pu autofinancer le lancement, et je continue encore aujourd’hui. » Une stratégie exigeante, mais qui lui permet de garder le contrôle total de son projet.
Mais l'entrepreneuriat, même quand on le connaît sur le papier, reste un parcours du combattant. « Il faut être un peu fou », reconnaît Sandra Gasmi. Se lancer, c’est aussi accepter l’instabilité financière, la solitude du dirigeant, l’angoisse des décisions à prendre seul. Pour tenir sur la durée, elle s’impose des rituels de régénération : sport, alimentation saine… Etre entrepreneure, c'est un marathon, pas un sprint.
Heureusement, elle n’est pas seule. Soutenue par son mari – également entrepreneur –, Sandra s’est aussi entourée d’une communauté d’entrepreneurs de la beauté : les Beautypreneurs. Ce groupe WhatsApp, passé de 5 à plus de 100 membres en cinq ans, lui permet de gagner un temps précieux sur des problématiques très concrètes. « On n’échange pas nos formules, mais nos galères. »
Se distinguer, exister dans un secteur en perpétuel mouvement
Dès les débuts, c’est le bouche-à-oreille qui propulse la marque. Pas de grandes campagnes publicitaires, mais une présence active sur les réseaux, des conférences, et une incarnation forte : Sandra parle, montre, explique. « Les gens veulent savoir qui est derrière une marque. » Son storytelling, elle le maîtrise : sa légitimité dans l’industrie, son combat pour une cosmétique plus clean, sa sincérité.
Demain Beauty s’est imposée là où Sandra ne l’attendait pas : dans les réseaux de facialistes et chez les professionnels de la beauté. Aujourd’hui, le e-commerce reste central, mais la distribution physique via les pharmacies s’étend. Et ce sont les produits eux-mêmes qui convainquent : prébiotiques, probiotiques, formules saines et awards à la clé (notamment les Victoires de la Beauté, quatre années consécutives).
Pour la suite ? Un développement à l’international est envisagé. Mais là encore, Sandra reste prudente : « Chaque pays a ses spécificités. Une marque peut cartonner en France et échouer ailleurs. » Elle avance pas à pas, mais avec une vision claire : bâtir sur du solide, sans céder aux sirènes de la croissance à tout prix. « L’entrepreneuriat, c’est de l’inconnu, et c’est ce qui le rend aussi excitant. ».



















