Les fans de sport, quels qu’ils soient, ont fini par s’y habituer: voir les contenus que leur vidéaste foot, basket ou rugby préféré poste sur YouTube ou sur Twitch être interrompus pendant plusieurs secondes par des placards publicitaires vantant les mérites des principaux sites de paris sportifs, tels Betclic, Winamax ou Parions Sport, le tout saupoudré de l’incontournable avertissement sur le risque d’addiction à ces jeux d’argent. Une pratique marketing assez logique : après tout, les posts de ces plateformes se prêtent idéalement à de telles publicités, qu’il s’agisse des analyses d’avant-match à l’occasion des grosses affiches, mais aussi du décryptage de l’équipe en forme du moment ou des joueurs les plus en pointe.

Ces spots promotionnels ne constituent d’ailleurs qu’une goutte d’eau dans l’océan de dépenses que ces sites déversent sur le secteur depuis 2010, et la fin du monopole de la Française des jeux. C’est ainsi que Betclic (415 000 followers sur X, anciennement appelé Twitter) est le sponsor officiel du championnat de basket français et l’un des partenaires de la Ligue 1 de football. Tandis que Winamax (plus de 700 000 inscrits sur X) sponsorise de multiples clubs de l’élite.

Les conséquences de la loi Influence

Mais ces mêmes fans pourraient désormais se retrouver confrontés… à un écran noir. En cause : la loi Influence, promulguée le 10 juin dernier, et visant à en finir avec cette «loi de la jungle» qui, selon les propres mots des députés à l’origine du texte, régit les rapports entretenus par les stars du Web avec les marques de leur secteur. Si le texte s’attaque avant tout aux partenariats Internet les plus sulfureux – chirurgie esthétique, abstention thérapeutique, produits contenant de la nicotine… –, il n’épargne pas les paris en ligne. Concrètement, les influenceurs auront interdiction de promouvoir les abonnements à des services de pronostics sportifs, tandis que la publicité pour ces jeux de hasard et d’argent sera cantonnée aux plateformes dont l’accès peut être interdit aux mineurs.

Les autorités ont voulu frapper fort : en cas de manquement, les peines prévues iront jusqu'à deux ans de prison et 300 000 euros d’amende. «Selon l’Autorité nationale des jeux (ANJ), 34% des joueurs misant sur le sport via les plateformes numériques ont moins de 25 ans. Cette loi permettra de protéger cette population plus jeune et plus fragile», indique Carina Cheklit, stratégiste en communication, réseaux sociaux et influence.

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