C’est l’aboutissement de l’un des cursus honorum les plus implacables du CAC 40. Le 20 avril dernier, les actionnaires de L’Oréal ont validé l’accession de Nicolas Hieronimus au magistère suprême du numéro 1 mondial des cosmétiques. Cet Essec, promo 1985, a réalisé tout son parcours dans la maison. Comme son prédécesseur avant lui. Simple chef de produit, directeur marketing de Garnier, puis de L’Oréal Paris, après un passage à Londres, patron de la filiale mexicaine, de la division luxe, et on en passe. En tout, il lui aura fallu 10 postes et trente-quatre ans pour gravir la dernière marche. L’Olympe des "bébés L’Oréal", l’expression interne pour qualifier ceux qui n’ont jamais quitté le nid.

Des esprits brillants qui ont fait 100% de leur carrière dans l’entreprise contrôlée par la famille Bettencourt, on en compte par centaines. L’Oréal vous embauche très jeune, vous forme, et si vous êtes bon, vous fait monter. Pour saisir l’ampleur de ce côté "consanguin, limite secte", selon l’expression d’un chasseur de têtes, il suffit de jeter un œil au comité exécutif. Sur les 20 membres de ce saint des saints, 12 sont de purs "bébés L’Oréal". Et, malgré la présence de quelques personnalités venues d’ailleurs, comme l’Indienne Asmita Dubey, directrice du digital, ou la Mexicano-Finlandaise Blanca Juti, chargée des affaires publiques, la moyenne de présence dans la maison est de vingt-deux ans. Ajoutons que près des deux tiers des membres sortent du même moule: une grande école de commerce française, telle qu’HEC ou l’Essec. Bienvenue dans une impitoyable fabrique des élites.

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