En 2015, la décision était passée totalement inaperçue : après vingt ans d’interdiction, les vélos étaient à nouveau officiellement admis sur la dalle de la Défense. Dans les faits, les cyclistes n’avaient jamais cessé de slalomer entre les piétons, mais ce retour en grâce des deux-roues apparaît aujourd'hui comme le signe avant-coureur de la petite révolution urbaine précipitée par la crise du Covid, avec l’engouement pour les mobilités douces et la désertion massive des transports publics. Comme toutes les villes de France, le plus grand quartier d’affaires d’Europe a dû faire face, dans l’urgence, à une brutale augmentation du trafic cycliste de 63%. Une signalétique au sol a été créée et une boutique de réparation, Cyclofix, s'est installée derrière la Grande Arche.

Mais ce n’est là qu’un des multiples aspects de la mutation de la Défense, qui regarde désormais au-delà de sa fameuse dalle, brisant le sacro-saint postulat des années 1960 qui visait à instaurer une «bulle dans la ville», coupée du reste du monde et de ses repères traditionnels. Sous la pression des cyclistes, mais aussi des marcheurs, les aménagements se poursuivent afin de reconnecter le site et son environnement immédiat, jusque-là séparés par un infernal nœud autoroutier. A Nanterre, Courbevoie, Puteaux et La Garenne-Colombes, communes sur lesquelles s’étend le quartier, les designers urbanistes sont tout occupés à recoudre le tissu urbain en créant dans le béton des espaces verts et des parcours «doux», destinés à transformer les lieux en profondeur à l’horizon des cinq prochaines années.

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