
Les prix de l'immobilier baissent, vous réjouissez-vous, presque décidé à sauter le pas de l’accession à la propriété ou de l’investissement locatif. Ne vous emballez pas, vous ne ferez pas l’affaire du siècle. Certes, les prix des logements anciens ont diminué de près de 4% en France au premier semestre 2024, sur un an, selon la Fédération nationale de l’immobilier. Mais ils étaient montés très haut ces dernières années, dans l’Hexagone comme dans le reste de l’Union européenne (UE). Selon la 9ème édition de l'étude sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre (FAP) et de la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (Feantsa), publié ce jeudi 19 septembre, les prix des logements ont bondi de près de 50% dans l’UE entre 2015 et 2023. L’année 2015 correspondant au début de la période de taux de crédit très bas qui a vu ces derniers fondre à moins de 1% en 2021.
La hausse des prix des logements a connu une pause l’an dernier, avec un très léger recul de -0,3% par rapport à 2022. La crise immobilière consécutive à la remontée rapide des taux de crédit en est la principale cause. Mais «cette accalmie est très relative en regard de leur montée en flèche de +16,6% entre 2020 et 2023», dans le sillage de la reprise économique post-crise sanitaire, soulignent la FAP et la Feantsa. Exception faite de la Finlande, alors en pleine récession, tous les Etats membres de l’UE ont vu les prix de l’immobilier flamber au cours de cette période, comme vous pouvez le constater dans l’infographie ci-dessous. La France est plutôt bien lotie, avec une hausse des prix de «seulement» 12,6%, alors qu’ils ont flambé de plus de 50% en Hongrie et en Lituanie.
La France mauvaise élève sur le front des logements insalubres
Les locataires ne sont pas logés à meilleure enseigne. Les loyers ont grimpé de près de 15% dans l’Union européenne entre 2015 et 2023, et de plus de 6% au cours des trois dernières années. Une augmentation constatée dans chacun des 27 Etats membres de l’UE, comme vous pouvez l’observer dans cette autre infographie, ci-dessous. Et tout particulièrement en Lituanie (+30%), Pologne (+32,3%) et en Slovénie (+38,5%). Il faut dire que les besoins en logements explosent dans tous les pays d’Europe, en raison du phénomène de décohabitation lié aux séparations, du vieillissement de la population, avec une majorité de personnes souhaitant passer leurs vieux jours chez elles et non dans un Ehpad, sans oublier la raréfaction des terrains disponibles pour la construction de logements, afin de préserver l’environnement.
Les Européens sont-ils pour autant mieux logés ? Non, en regard de la proportion de personnes occupant des logements surpeuplés et/ou présentant des signes d’insalubrité. En 2023, plus d’un Européen sur six occupait un logement surpeuplé. Cette proportion dépasse 30% dans six États membres, à savoir la Roumanie, la Slovaquie, la Lettonie, la Bulgarie, la Pologne et la Croatie. En France, elle se situe juste sous la barre des 10%. L’Hexagone fait en revanche pâle figure sur le front de la salubrité des logements, définie en fonction du taux d’humidité et de la présence d’infiltrations ou de moisissures. Alors que 15,5% des habitants de l’UE vivent dans un logement insalubre, cette proportion s’élève à 21% en France. Elle dépasse également la barre des 20% en Espagne, au Portugal et à Chypre. Un boulevard pour les partisans des travaux de rénovation énergétique d’ampleur.




















