Faut-il prendre des parts au capital des entreprises en achetant des actions ou plutôt leur prêter de l’argent via les obligations? La question se pose à nouveau. Jusqu’en 2022, elle était vite réglée: c’est le phénomène Tina («There is no alternative» ) qui prévalait, à savoir que, pour faire du rendement, il n’y avait pas d’autre alternative que d’aller sur les marchés d’actions – les obligations ne rapportant plus rien ou pas grand-chose. Avec l’inflation et la hausse des taux directeurs des Banques centrales, le monde a changé et tout ou presque s'est inversé. «Nous sommes passés de Tina à Tara ("There are reasonable alternative")», explique Nadine Trémollières, directrice de Primonial Portfolio Solutions, ce qui signifie qu’il y a désormais des alternatives au marché d’actions, et notamment sur la poche obligataire.

En 2023 et contre toute attente, les marchés d’actions se sont bien tenus, avec, en clôture au 17 novembre, de belles performances de 19,3% pour les actions américaines (S&P 500), de 17,2% pour les actions européennes (Euro Stoxx 50) et de 15% pour l’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40 (dividendes réinvestis). Mais 2024 devrait être beaucoup plus agitée, avec des marchés baissiers en début d’année parce que les taux d’intérêt vont rester hauts et que le ralentissement économique va se faire sentir.

Pourquoi faudrait-il, dès lors, aller investir en actions alors que les produits obligataires, généralement moins risqués, sont désormais rémunérateurs? «Il n’y a aucune incitation à aller chercher du risque dans les actions», confirme Nadège Dufossé, responsable multi-asset chez Candriam. Les marchés d’actions devraient reprendre des couleurs au deuxième semestre, à partir du moment où les Banques centrales vont commencer à baisser leurs taux directeurs. En tout état de cause, les particuliers ont intérêt à se réapproprier la classe obligataire, longtemps délaissée.

Alors que les rendements des obligations stagnent depuis près de quinze ans à des niveaux quasi nuls, leurs performances retrouvent en effet des sommets historiques depuis la violente remontée des taux directeurs des Banques centrales, en début d’année. «Les interventions anti-inflation de la Banque centrale européenne (BCE) ont fait bondir les taux sans risque (celui des obligations d’Etat ou souveraines), qui, négatifs, sont passés à près de 3%.Cette hausse s’est répercutée à toutes les classes obligataires: plus de 4,5% pour les «investment grade», les entreprises les mieux notées, et, avec un peu plus de risque, à plus de 8% en «high yield». Des rendements qui avaient disparu depuis 2011!», s’enthousiasme Olivier Becker, spécialiste obligataire du groupe Corum.

L’embellie devrait durer, les dernières communications de la BCE plaidant pour un maintien des taux actuels dans les prochains mois. Les obligations retrouvent ainsi de l’attractivité par rapport aux actions. En particulier, les fonds dits datés ou à échéances, qui sont simples à comprendre et extrêmement rassurants pour les épargnants.

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Actions et fonds de grandes sociétés françaises

  • Performance 2023: +15% pour l’indice CAC 40 (dividendes réinvestis, au 17/11/2023)
  • Risque: élevé
  • Durée: de 1 à 8 ans
  • Actions ou obligations dont le cours devrait en moyenne baisser en 2024

Les grandes capitalisations boursières ont été les grandes gagnantes de l’année 2023. Elles tirent avantage de la solidité de leurs fondamentaux financiers (endettement maîtrisé, capacité à augmenter leurs prix, etc.). Pourtant, il a fallu être sélectif. Un quart des 40 titres composant le CAC 40 ont vu leur valorisation baisser. Parmi les plus forts replis: Worldline (-68,90% à 13,745 euros), à la suite d’un avertissement sur résultats au début de l’automne, Alstom (-49,53% à 12,365 euros) ou encore Teleperformance (-39,82% à 135,100 euros).

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