Arnaud, diagnostiqué avec la maladie de Charcot, une pathologie lourde et progressive, se retrouve confronté à une double épreuve : faire face à la maladie tout en étant confronté à des difficultés financières. Malgré des relances hebdomadaires adressées à la CPAM, il reste sans réponse concrète. «Cela fait depuis le 25 septembre que je ne touche plus rien», déplore-t-il. La situation découle des anomalies techniques du nouveau logiciel Arpège, déployé pour traiter les arrêts de travail. Ce dernier, toujours en phase de rodage, a engendré d’importants retards d’indemnisation. Interrogée par L'Écho, la CPAM indique que «8 000 arrêts de travail ne sont pas indemnisés en raison des bugs techniques».

La situation devient insoutenable pour Arnaud et son épouse, qui doivent jongler avec des revenus réduits. «Je voudrais pouvoir profiter du temps qu’il me reste et faire ce que j’ai envie de faire», confient-ils, inquiets pour leur avenir financier. Comme Arnaud, de nombreux assurés en arrêt de travail ou en congé maternité peinent à joindre les deux bouts. Des retards de factures s’accumulent, et certains se retrouvent en grande précarité. Un collectif Facebook, Les Sinistrés de la CPAM 44&85, recense désormais plus de 1 000 membres affectés par ces dysfonctionnements.

Des actions en cours mais des délais prolongés

Face à l’ampleur de la crise, la CPAM de Loire-Atlantique a reçu le renfort de 120 agents mobilisés par la caisse nationale. Des solutions provisoires, telles que le versement d’acomptes, ont été mises en place. Cependant, comme l’explique Arnaud, «malgré mes relances régulières, je n’ai reçu aucun acompte». La CPAM de Loire-Atlantique, qui connaît «un volume important de sollicitations d’assurés légitimement inquiets», estime que la quasi-totalité des anomalies présentes dans la pré-série du logiciel a été identifiée.

Deux nouvelles versions correctives du logiciel sont annoncées, l’une prévue pour cette semaine et l’autre pour mi-janvier, afin de résoudre les anomalies et rattraper les retards. En attendant, le temps presse pour Arnaud et des milliers d’assurés, pour qui chaque jour sans indemnités aggrave leur situation.