C'est une véritable douche froide pour de nombreux habitants du quartier de Bourtzwiller à Mulhouse, dans le Haut-Rhin. En effet, des locataires de m2A Habitat ont récemment reçu un courrier leur notifiant un rappel de charges il y a quelques jours, explique France 3 Grand Est. Si la procédure est habituelle dans les copropriétés ou chez les bailleurs sociaux, les montants le sont un peu moins. Certains d’entre eux ont vu leur facture passer du simple au double. «Déjà l’année dernière, 800 euros de charges, j'étais surpris. Mais là, 1 700 euros, ce n’est même plus une augmentation, mais du racket. On rackette les locataires», déplore auprès de nos confrères un des locataires.

Des sommes énormes alors que les charges ne sont pas prises en compte par les APL, rappelle une habitante. Résultat, cela va «créer encore plus de précarité» et «les gens vont faire des dossiers de surendettement», redoute-t-elle. Pour les locataires les plus touchés, la douloureuse a aussi du mal à passer alors que pannes de chauffage et d’eau chaude ont eu lieu cet hiver, tandis que certains immeubles sont dotés de panneaux solaires. Pourtant, le bailleur met en avant la flambée des prix de l’énergie qui ont «presque doublé d'une année à l'autre». «Les boucliers tarifaires ont joué leur rôle durant quelques mois. Malheureusement, quand ils s'arrêtent, on est dans l'expectative», explique à France 3 le directeur de contrôle de gestion de m2A Habitat, Daniel Sacksteder.

Les habitants déplorent des coupures d’eau chaude récurrentes

Autre explication invoquée par le bailleur social : la consommation en hausse des clients, de l’ordre de 70 à 100% pour certains. «On nous avertit que le prix de l’énergie va augmenter et qu’il faut faire attention. Cependant, on s’aperçoit que tout le monde n’a pas pris conscience que, plus on consomme, plus on va payer cher», estime Daniel Sacksteder. Mais pour les habitants, cette explication ne tient pas. Certains ont dû trouver des plans B, comme «chauffer des grandes marmites pour les enfants en bas âge», pour faire face aux coupures d’eau chaude. «On paye la surconsommation du gaz individuel pour avoir chauffé les marmites», fustige une locataire.

Une dizaine de locataires mécontents sont allés manifester devant les locaux de m2A Habitat mardi 11 juin, a observé France 3. Tout en réclamant des informations claires, ils voulaient surtout répondre à l’argument de surconsommation mis en avant par le bailleur. «Qu’il y ait une augmentation du gaz, on le conçoit et on l’accepte. Mais de la surconsommation alors même qu’on a des problèmes de chauffage récurrents, on comprend moins», a rappelé une habitante. Avec la prochaine augmentation des tarifs du gaz au 1er juillet, la facture pourrait encore s’alourdir l’année prochaine.