Avec la baisse des taux du Livret A et du LEP au 1er août, et les craintes de secousses sur les marchés financiers pendant l'été, la tentation peut être grande pour les épargnants ou investisseurs de revoir leurs placements avant le grand départ. Mais nos experts appellent plutôt à la prudence.

«Ne vous précipitez pas», insiste François Dossou. Selon lui, ce n’est pas parce que le Livret A et les autres produits d'épargne sans risque (LDDS, LEP, livrets bancaires, comptes à terme, etc.) rapporteront moins à la rentrée qu’il faut absolument chercher une alternative dans l'immédiat, notamment en Bourse : «La visibilité est faible pour les prochaines semaines, avec beaucoup de rendez-vous potentiellement agités : négociations sur les droits de douane, annonces des banques centrales qui vont peut-être décevoir les marchés… Il va y avoir de la volatilité à court terme.» Son conseil ? Conserver une part de son épargne en cash (sur des livrets) ou des fonds monétaires (à moindre risque), afin de profiter des opportunités qui pourraient plutôt se présenter à moyen terme, une fois l'été passé.

Restez investis sur les marchés financiers si vous l'êtes

Même son de cloche pour Benoist Lombard, président de Maison Laplace & directeur général adjoint du groupe Crystal, qui recommande à ceux qui sont déjà investis en Bourse de ne pas bouger : «Surtout, restez investis». En effet, le fait que les marchés financiers puissent être plus agités durant l'été n'est pas une raison suffisante pour en sortir : «Ce n’est pas parce qu’on part en vacances que tout va être chamboulé. Prenons notre temps, restons investis», plaide Benoist Lombard. En effet, même en cas de krach estival, mieux vaut avoir conservé ses positions pour profiter des éventuels rebonds.

Rappelons en effet que rater les quelques meilleurs jours de Bourse de l'année peut considérablement entamer votre performance : «Une étude de BlackRock montrait que sur 20 ans, ce sont les 10 meilleurs jours de Bourse qui génèrent le plus gros de la performance, et que celle-ci est divisée par deux si on les rate. Or, sur ces 10 jours, 60% arrivent dans les deux semaines qui suivent un des pires jours de Bourse», rappelait récemment Souleymane-Jean Galadima, co-fondateur de Sapians, un family office digital, dans nos colonnes.

En résumé, pas de mouvement précipité avant la pause estivale : gardez le cap, restez investi si vous l'êtes, et conservez éventuellement une poche de liquidités à dégainer pour saisir les opportunités plus tard.

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