Le plan d’épargne en actions (PEA), le PEA-PME et le compte-titres peuvent tous trois recueillir vos investissements en actions, qu’ils soient détenus en direct ou via des fonds (Sicav, FCP, etc.). Quel produit ouvrir en priorité ? Tout dépend de vos besoins. Le PEA est incontournable avec son régime fiscal avantageux, mais il souffre de certaines contraintes d’investissement. A l’inverse, le compte-titres ne présente aucune contrainte… mais pas d’avantage fiscal.
Les épargnants souhaitant investir exclusivement en actions doivent commencer par ouvrir un PEA dans une banque, auprès d’un courtier en Bourse spécialisé (Bourse Direct, EasyBourse…), ou encore auprès d’un acteur de l’épargne en ligne (Yomoni, Linxea…). Cette enveloppe permet d’investir jusqu’à 150 000 euros en actions de l’Union européenne tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse à la sortie. Les arbitrages réalisés à l’intérieur du plan ne déclenchent aucune imposition (une plus-value réalisée sur une action et réinvestie sur une autre action, par exemple). Ce n’est qu’en cas de retrait qu’il faut se préparer à régler la note.
Inutile d'être un expert de la Bourse pour investir dans un PEA
Si le plan a moins de cinq ans, tout retrait entraîne sa clôture, et l’investisseur règle le prélèvement forfaitaire unique de 30% sur la plus-value. Après le cinquième anniversaire du plan, seuls les prélèvements sociaux de 17,2% s’appliquent sur la plus-value. La bonne idée consiste donc à l’ouvrir le plus tôt possible. «Le PEA est l’outil idéal pour investir en actions, mais, contrairement à l’assurance vie, il n’est pas possible de faire varier le curseur du risque puisqu’il est investi à 100% en actions», rappelle Gauthier Haem, directeur du développement de Yomoni. C'est vrai dans les grandes lignes, sauf qu'on peut transférer son argent sur le compte associé au PEA (sans risque mais pas rémunéré) ou sur des fonds monétaires (sans risque et faiblement rémunéré).
Le PEA s’adresse certes aux épargnants acceptant de prendre du risque avec leur capital, mais il n’est pas nécessaire d’être un expert de la Bourse. Il est en effet possible d’y investir via des fonds (Sicav, FCP) et pas seulement des titres en direct. De plus, il existe des mandats de gestion pour déléguer le choix des fonds et la gestion financière à un professionnel. Par ailleurs, on ne peut détenir qu’un seul PEA par personne.
A l’inverse, le compte-titres permet de bénéficier d’une plus grande liberté : les versements ne sont pas plafonnés, il est possible d’ouvrir plusieurs comptes et d’y investir sur… tous les placements existants (pas seulement les actions européennes) et de faire des retraits à tout moment. C’est donc un outil idéal en complément du plan d’épargne en actions. Il est ainsi possible d’y loger des actions sans contrainte géographique, des obligations, des fonds de tout type et même des produits de Bourse comme les warrants et les turbos.
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Les fonds structurés, ces produits proposant un gain (par exemple 5% par an) sur une durée précise (10 ans) tout en protégeant le capital à 80% ou à 100%, sont eux aussi accessibles. Comme pour le PEA, il n’est pas nécessaire d’être un expert pour ouvrir un compte-titres. Les épargnants passionnés par la Bourse pourront investir en direct à moindres frais chez un courtier en ligne, en passant des ordres d’achat ou de vente plusieurs fois par jour. Mais il est aussi possible de déléguer la gestion ou même se contenter d’investir sur des fonds monétaires, peu rémunérateurs mais sans risque.
Côté fiscalité, les gains (revenus de placements obligataires, dividendes, plus-values) sont soumis au prélèvement forfaitaire de 30% (12,80% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux) ou, sur option, au barème de l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. En cas de cession d’une action, la plus-value est systématiquement taxée dans l’année, même si l’investisseur la replace immédiatement sur un autre support au sein de son compte-titres.
Mixez vos investissements dans un PEA et un compte-titres
C’est là une différence essentielle avec le PEA, dans lequel les arbitrages (vente d’une ligne puis achat d’une autre) ne déclenchent pas d’imposition. «L’imposition est donc immédiate sur un compte-titres, alors que, sur un PEA ou un contrat d’assurance vie, elle ne s’applique que l’année où le détenteur effectue un retrait», confirme Guillaume Eyssette, fondateur de Gefinéo. La logique consiste donc à privilégier le PEA pour ses placements en actions européennes afin de bénéficier d’une fiscalité allégée après cinq ans, et le compte-titres pour les autres supports (actions internationales, monétaires…).
Quant au PEA-PME, le petit frère du PEA, il répond à un usage plus limité. Il est réservé à l’investissement en petites et moyennes entreprises et en titres d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) européennes, via des fonds ou en direct. «Les chefs d’entreprise peuvent y placer les titres de leur propre société pour bénéficier d’une fiscalité avantageuse le jour de leur revente», précise Cyrille Gerbert, conseiller en gestion de patrimoine au sein du réseau Neofa.
Même raisonnement pour les particuliers soutenant l’entreprise créée par un proche. Le PEA-PME bénéficie de la même fiscalité que son grand frère. Les versements sont plafonnés à 225 000 euros, dans la limite d’un plafond de 225 000 euros pour l’ensemble du PEA et du PEA-PME. Autrement dit, un épargnant versant 150 000 euros sur son PEA ne peut alimenter son PEA-PME qu’à hauteur de 75 000 euros. «Le PEA-PME permet à ceux ayant atteint le plafond du PEA de continuer à investir en actions dans un cadre fiscal avantageux», ajoute Stéphane van Huffel, fondateur de Netinvestissement. Mais si vous ne détenez pas de titres d’entreprises non cotées et que vous n’avez pas atteint le plafond de versement du PEA, vous pouvez aisément vous passer du PEA-PME.
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Combien coûte un ordre de Bourse ?
L’étude de l’AMF montre que les tarifs pratiqués par les courtiers en ligne sont largement inférieurs à ceux des banques. Ainsi, un ordre de 5 000 euros coûte en moyenne 0,10% chez un intermédiaire en ligne, soit cinq fois moins cher que dans une banque de réseau. A noter, les banques traditionnelles affichent des tarifs différents sur le compte-titres et sur le PEA, afin de respecter la réglementation qui plafonne les frais de courtage sur le PEA à 0,50%.
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