
Souvent accumulée tout au long de sa vie, l'épargne que l'on destine à sa retraite est particulièrement chérie. Aussi, est-ce bien raisonnable de l'investir en prenant des risques ? A priori, oui, si ces économies sont placées sur un plan d'épargne retraite (PER), selon les dernières données du site Good Value for Money. Pour rappel, avec ce produit d'épargne, le mode de gestion par défaut est la gestion pilotée à horizon. Cela signifie que la répartition entre investissements sans risque (fonds euros) et risqués (unités de compte) se fait en fonction de votre âge lors de la souscription du contrat, puis votre assureur est chargé de la faire évoluer jusqu'à votre départ en retraite.
Autrement dit, il vous suffit de lui laisser le volant. Plus vous êtes jeune et éloigné de l'âge de départ à la retraite, plus la part d'UC sera importante. Puis, à mesure que vous vous rapprochez de votre fin de carrière, la partie investie sur des produits moins risqués, comme le fonds euros, prendra progressivement le dessus. Toutefois, pour orienter la gestion de l'assureur, il vous faudra aussi choisir entre trois profils de risque (prudent, équilibré ou dynamique) qui détermineront la part d'investissements risqués durant toute la durée du contrat.
Les épargnants les plus aventureux sont en moyenne les plus récompensés
Or, il s'avère, qu'en moyenne, ce sont bien les épargnants les plus aventureux qui obtiennent la meilleure performance : toutes durées d'investissement confondues, les gestions profilées à horizon prudentes ont affiché en moyenne une performance de 4,36% en 2024. C'est un peu plus pour les gestions profilées à horizon équilibré : 5,39%, et encore davantage pour les profils dynamiques, qui ont pu compter sur un rendement moyen de 6,58%. Logique, plus on prend de risque, plus l'espoir de gain est élevé.
Toutefois, «toutes les gestions profilées ne se valent pas», avertit Cyrille Chartier-Kaslter, fondateur de Good Value for Money. Derrière cette moyenne se cachent d'importantes disparités. Pour un épargnant fictif de 35 ans, la meilleure gestion profilée dynamique du panel a affiché en 2024 une performance de 12,70% nets de frais, contre… 0,60 % nets de frais pour la moins bonne. Même si la gestion profilée consiste à laisser la main à l'assureur, mieux vaut donc quand même jeter un œil à ce dans quoi il peut investir.
Les PER investis en actions s'en sortent mieux sur la durée
Pour Cyrille Chartier-Kastler, c'est la proportion d'investissement en actions qui est la plus déterminante pour afficher un rendement élevé à long terme : «L'investissement en Bourse est le seul véritablement performant sur la durée. En moyenne, un placement en actions double en 15 ans», rappelle-t-il. Les meilleures gestions profilées du marché sont ainsi davantage positionnées, en moyenne, dans des fonds actifs ou des ETF eux-mêmes investis dans des actions françaises, et a fortiori, internationales.
Aussi, choisir un profil dynamique pour espérer accroître significativement son capital ne suffit pas. Sur une durée d'investissement de 30 ans - par exemple un épargnant qui ouvrirait son plan d'épargne retraite (PER) à 35 ans, pour un départ à 65 ans - la différence entre le meilleur et le pire contrat du marché est significative : avec un versement de 1 000 euros par mois, la gestion profilée dynamique la plus performante arrive à un capital de 248 127 euros à la retraite, contre 39 598 euros seulement avec la moins bonne. Soit une différence de plus de 200 000 euros, et surtout moins que le gain affiché par le moins bon contrat en gestion prudente : 43 227 euros. Un exemple éloquent, mais qui reste toutefois théorique, puisque la performance d'un contrat ne reste en principe pas la même durant toute la durée d'investissement.




















