Qu’est-ce que le PER ?

Plan d’Épargne Retraite : principe

Depuis octobre 2020 (suite à la loi Pacte), le plan d’épargne retraite (PER) s’est substitué aux Perp, Préfon et contrats Madelin. Ses avantages : il est transférable d’un assureur à l’autre et autorise la sortie en capital. Néanmoins, sauf exception, l’argent est bloqué jusqu’à la retraite. Côté fiscalité, le PER présente de grands avantages, mais l’épargne est taxée à la sortie.

Ce fonds de pension individuel est accessible à tous : salariés, travailleurs indépendants, demandeurs d’emploi.

Souscription du PER

On peut souscrire autant de PER que l’on souhaite (à condition, depuis 2024, d’être majeur), auprès d’un assureur (Generali, Swiss Life…), d’un courtier Internet ou d’une association, type Afer, Agipi, Gaipare. Et les versements étant libres, vous y placez les sommes voulues, au moment qui vous convient.

Quel est l’intérêt d’avoir un PER ?

Un produit avantageux fiscalement

Le principal attrait du PER réside dans ses avantages fiscaux. Lors de la souscription, les versements volontaires effectués sur ce plan peuvent être déduits des revenus imposables, dans une limite annuelle qui dépend du revenu fiscal de référence. En outre, le PER permet un transfert des fonds entre différents établissements, une flexibilité bienvenue dans la gestion de son épargne retraite.

Une sortie en capital facilitée

Un avantage clé du PER est qu’il autorise la sortie en capital, une option qu’avaient les anciens produits de retraite, mais qui est intégrée dans le PER de manière plus souple. Le capital peut être retiré en une ou plusieurs fois, selon les modalités du contrat. Cette flexibilité permet à l’épargnant de gérer son argent de manière à s’adapter à ses besoins au moment de la retraite.

Quels sont les risques du PER ?

Fluctuations des marchés financiers

Les fonds placés dans un PER sont soumis aux aléas du marché, ce qui peut entraîner une volatilité dans la valeur de l’épargne accumulée, notamment pour ceux qui choisissent des placements plus dynamiques (actions, immobilier, etc.). Pour les personnes proches de la retraite, il est donc conseillé d’opter pour une gestion prudente afin de sécuriser l’épargne accumulée.

Une épargne bloquée jusqu’à la retraite

De plus, bien que l’épargne soit bloquée jusqu’à la retraite dans la plupart des cas, certaines situations permettent des déblocages anticipés, comme le décès d’un conjoint, l’invalidité, ou encore l’achat de la résidence principale. Toutefois, ces exceptions ne suffisent pas à compenser la rigidité générale du produit en termes de liquidité.

PER ou assurance-vie ?

Assurance-vie : la solution la plus souple

Le PER, conçu spécifiquement pour la retraite, offre des avantages fiscaux dès l’entrée, en permettant de déduire les cotisations des revenus imposables. En revanche, un contrat d’assurance-vie permet une plus grande souplesse, tant sur la gestion des fonds que sur leur sortie. Les fonds déposés peuvent être utilisés à tout moment, sans restriction liée à la retraite.

PER : la solution à long terme

Toutefois, pour ceux qui recherchent une solution de long terme, avec des avantages fiscaux plus importants à l’entrée et qui n’ont pas de besoin immédiat d’accéder à leur épargne, le PER s’avère souvent plus attractif. D’un autre côté, si la flexibilité dans l’utilisation de l’argent est plus importante, le contrat d’assurance-vie pourra être plus adapté.

Peut-on souscrire plusieurs plans d’épargne retraite ?

Le nombre de PER détenus n’est pas limité. On peut en souscrire autant que l’on veut : par exemple, un PER collectif d’entreprise pour loger son épargne salariale et la faire fructifier hors impôts, et un ou plusieurs PER individuels, pour placer une partie de ses économies. Précisons que, dans tous les cas, les versements sont totalement libres (il n’y a aucun plafond).

Depuis le 1er janvier 2024, il n’est plus possible d’ouvrir un plan épargne retraite au nom de ses enfants. Le plan épargne avenir climat (PEAC) représente une alternative puisqu’il est réservé aux jeunes de moins de 21 ans.

Comment fonctionne un PER ?

La mise en place d’un PER repose sur une épargne régulière, alimentée à la discrétion de l’épargnant, avec des versements libres et sans plafond (en dehors de la limite fiscale pour la déduction maximale des versements). Chaque contrat est établi suivant le principe de gestion dit « à horizon », qui consiste à moduler les investissements en fonction de la proximité de la retraite.

Versements sur le PER

Chaque type de PER peut être alimenté par des versements volontaires, dont les montants et la fréquence sont libres (à l’inverse du contrat Madelin, à cotisation obligatoire). Cela dit, inutile de forcer la dose, car la déductibilité fiscale, elle, est limitée à hauteur de 10 % du salaire annuel net perçu et d’un plafond de 37 094 euros (10 % de huit fois le PSS).

Une limite d’ailleurs commune à l’ensemble des produits d’épargne retraite, de laquelle il faut aussi déduire l’abondement de l’employeur sur le PER entreprise (ou le Perco) et les cotisations versées sur un PER obligatoire.

Portabilité du plan épargne retraite

Atout majeur du PER : vous pouvez transférer l’argent qui y est placé vers le PER de n’importe quel autre établissement. Ce transfert peut être réalisé à tout moment (avec deux mois d’attente), et à moindre coût : les frais prélevés par l’établissement de départ sont limités à 1 % de l’épargne si le plan a moins de cinq ans, et au-delà, la loi impose la gratuité totale (mais les frais d’entrée du nouveau PER seront dus).

Transfert du PER

Que faire des sommes issues d’autres contrats ? La loi permet leur transfert dans un PER. Ainsi, ceux déjà souscrits peuvent toujours être alimentés. Un frein au transfert est la note à régler : jusqu’à 5 % de l’épargne pour un contrat de moins de dix ans. Et puis, ces contrats offrent des avantages exclusifs : une sortie en capital de 20 % pour le Perp, la faculté de racheter des trimestres de retraite pour le Madelin.

Déblocage du PER

Votre épargne est récupérable en cas de gros pépins ou d’achat de votre logement. Le PER est un produit tunnel : l’argent est bloqué jusqu’à son départ en retraite. Il existe cependant six cas de déblocage anticipé :

  • Décès du conjoint (ou du pacsé).
  • Invalidité du souscripteur (ou des enfants, du conjoint ou du partenaire de Pacs).
  • Surendettement(la commission de surendettement doit écrire à l’établissement financier).
  • Expiration des droits aux allocations chômage.
  • Liquidation judiciaire de son entreprise.
  • Achat de sa résidence principale (non autorisée toutefois pour le PER obligatoire).

Pour chacun des cinq premiers cas de déblocage du PER, hormis des prélèvements sociaux à 17,2 % sur les gains réalisés, il n’y a pas d’impôts à payer. Il en va autrement pour les montants retirés pour acquérir son logement, qui sont taxés s’ils proviennent de versements volontaires.

Transmission du PER

Le PER n’est pas dépourvu d’atouts successoraux. Si le décès du souscripteur a lieu avant 70 ans, le capital en compte suit les règles du contrat de l’assurance-vie. Il est donc versé aux bénéficiaires hors taxes jusqu’à 152 500 euros. En revanche, si le décès a lieu après 70 ans, l’abattement est plafonné à 30 500 euros et le solde, gains compris, est soumis aux droits de succession. On voit la différence avec l’assurance vie, dont les conditions d’exonération ne dépendent pas de l’âge du décès, mais de celui du souscripteur lors des versements d’argent, ce qui constitue un avantage certain : on peut ainsi disparaître à 95 ans et ne rien faire payer à ses bénéficiaires jusqu’à 152 500 euros au titre des versements faits avant 70 ans. Notez que ce plafond d’exonération étant commun au PER et à l’assurance vie, il sera impossible d’en faire profiter deux fois ses héritiers.

Comment bien gérer son PER ?

Une gestion à «horizon»

Les versements d’argent sont affectés, par défaut, à une gestion à «horizon», qui réduit le risque à l’approche de la retraite : à dix ans du départ, 20 % des fonds investis sont à faible risque, seuil qui grimpe à 50 % à cinq ans de la retraite, puis à 70 % durant les deux dernières années. Mais il est possible de choisir un profil de risque plus prudent, ou au contraire plus dynamique.

Une gestion libre

On peut aussi réaliser soi-même le dosage entre le fonds en euros sécurisé et des fonds plus agressifs. Il est possible de placer 100 % de son épargne sur le fonds en euros, mais cela devient rare. Nombre de PER interdisent de miser plus de 40 à 75 % sur ce support, obligeant les souscripteurs à investir le solde en Bourse ou, ce qui est moins risqué, en immobilier (SCPI, SCI ou OPCI).

Quelle fiscalité sur le PER ?

Plafond de l’avantage fiscal du plan épargne retraite

Quel que soit le type de PER, les versements volontaires sont déductibles de vos revenus taxables, dans la limite annuelle de 10 % de ces revenus, et d’un plafond égal à 37 094 euros (soit 10 % de huit fois le plafond annuel de la Sécurité sociale), sachant qu’une déduction supplémentaire de 15 % du bénéfice est accordée aux travailleurs non salariés, portant leur plafond de déductibilité pour 2025 à 87 135 euros. Le problème est que cet avantage fiscal est repris à la sortie : ni le capital, ni les gains engrangés, ni la rente versée n’échappent à l’impôt.

Résultat, pour être gagnant, notamment face à l’assurance vie, il faut être assujetti aux tranches d’imposition d’au moins 30%. Notez qu’il est possible de refuser la déduction d’impôts à l’entrée du PER (en avertissant le gérant du contrat) afin de profiter d’une fiscalité moins lourde à la sortie. Une option adaptée aux contribuables peu taxés, même si, là encore, l’assurance vie est souvent plus profitable.

Contrepartie de l’avantage fiscal du PER

Le problème est que cet avantage est repris à la sortie : ni le capital, ni les gains engrangés, ni la rente versée n’échappent à l’impôt. Résultat, pour être gagnant, notamment face à l’assurance-vie, il faut être assujetti aux tranches de 30 ou de 41 %.

Refuser la déduction à l’entrée du PER

Il est possible de refuser la déduction d’impôts à l’entrée du PER (en avertissant le gestionnaire du contrat), afin de profiter d’une fiscalité moins lourde au moment de la liquidation de l’épargne retraite. Une alternative adaptée aux contribuables peu taxés, même si l’assurance-vie sera dans ce cas souvent plus intéressante.

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Comment sortir d’un PER ?

Un PER est débloqué à la date d’obtention de la pension de retraite ou quand le titulaire a atteint l’âge légal de départ à la retraite.

Sortie du plan d’épargne retraite en rente

La sortie d’un PER peut se faire sous forme de capital, rente viagère ou en panachant les deux systèmes. Rente ou capital, vous avez le choix avec le PER (sauf pour les sommes issues des cotisations obligatoires, dont la sortie doit s’effectuer en rente). Un bon point pour la rente : une option de réversion sur le conjoint survivant est systématiquement proposée.

La rente est imposable au barème progressif de l’impôt sur le revenu, selon la Tranche Marginale d’Imposition (TMI), après un abattement de 10 %. Elle est également soumise aux prélèvements sociaux après application d’un abattement qui dépend de l’âge du souscripteur lors du début de versement (selon les règles applicables aux rentes viagères à titre onéreux).

Sortie du plan d’épargne retraite en capital

La sortie en capital, elle, peut se faire en une ou plusieurs fois (selon les contrats, sur quatre à six ans, ou sans limitation de temps), à condition de ne pas avoir opté pour une rente à la souscription, car aucun changement ne sera alors permis. Il est possible de panacher rente et capital, pour se garantir un revenu à vie et de disposer librement d’une partie de son argent.

Fiscalité à la sortie du plan d’épargne retraite

Que vous ayez souscrit un PER individuel, d’entreprise ou obligatoire, la fiscalité dépend du type de compartiment (dédié aux versements volontaires, à votre épargne salariale ou aux cotisations obligatoires) sur lequel vous investissez votre argent. Si les versements volontaires ne sont pas déduits du revenu imposable, ils seront alors imposés sur les plus-values à la sortie du PER.

© Capital

(1) Les épargnants peuvent choisir de déduire fiscalement leurs versements ou de ne pas les déduire, auquel cas ils bénéficient à la sortie d’une taxation allégée.

(2) Décès du conjoint (ou du pacsé), invalidité (titulaire du contrat, enfant, conjoint ou pacsé), surendettement, fin de droits au chômage, liquidation judiciaire.

(3) Prélèvement forfaitaire de 30 % (12,8 % de taxe et 17,2 % de prélèvements sociaux) ou, sur option, soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux de 17,2 %.

(4) La rente est taxée à hauteur de 40 % de son montant pour une sortie du PER entre 60 et 69 ans, et à 30 % à partir de 70 ans.

Quel PER choisir ?

Le choix du PER dépend de plusieurs critères, notamment de l’âge, de la situation financière et des objectifs à long terme suivant la performance financière des investissements. Il existe plusieurs types de PER : le PER individuel, le PER d’entreprise (collectif ou obligatoire) et le PER obligatoire. Chaque type de plan offre des avantages spécifiques.

PER individuel, obligatoire ou collectif

Le PER individuel est adapté aux personnes souhaitant avoir une épargne dédiée à la retraite, sans dépendre des choix de leur employeur. Les PER collectifs sont souvent plus avantageux, car ils permettent de bénéficier de l’abondement de l’employeur. Les PER obligatoires, quant à eux, sont liés à un contrat de travail et permettent de bénéficier de cotisations obligatoires, qui complètent les versements volontaires.

Modalités du contrat

Il est également important de comparer les frais de gestion, la qualité des supports d’investissement proposés, ainsi que les conditions de sortie (capital ou rente). Pour ceux qui privilégient la simplicité, un PER avec gestion à horizon est souvent la solution la plus pratique, car elle permet une gestion passive de l’épargne.

PER Afer (Afer Retraite Individuelle)

Le PER Afer est une valeur sûre, avec un produit populaire. Il offre une bonne stabilité de rendement, grâce à sa gestion assez conservatrice. Ce PER est très prisé des épargnants en raison de sa simplicité et de ses rendements modérés, mais sûrs, notamment pour les profils plus prudents. De plus, il propose une gestion à horizon, ce qui permet d’ajuster le profil de risque en fonction de l’âge du souscripteur.

PER Asac-Fapès

Le PER Asac-Fapès se distingue par son absence de frais d’entrée et une gestion libre et transparente. Il offre un large choix de fonds, avec une option de gestion dynamique, ce qui peut séduire ceux qui cherchent à investir de manière plus active. Il permet de diversifier l’épargne tout en limitant les frais. Son rendement sur le long terme reste compétitif. A noter : l’argent qui y est investi n’est garanti qu’à 98%.

PER MIF (MIF PER Retraite)

Le PER MIF est un autre produit à considérer pour 2025, particulièrement adapté aux personnes qui souhaitent une gestion flexible avec des frais très compétitifs. Le produit offre une gamme d’options d’investissement diversifiées. La gestion à horizon est un plus pour ceux qui cherchent à réduire le risque à l’approche de la retraite. De plus, les frais de gestion sont faibles.

PER La France Mutualiste (LFM PER’Form)

Le PER de La France Mutualiste se distingue par son absence de frais d’entrée et un versement initial assez faible (300 euros). Ce fonds en euros (au capital garanti à 100%), a aussi un niveau de frais de gestion modique.

Assurancevie.com (Suravenir PER)

Assurancevie.com propose un PER très flexible et adapté à ceux qui souhaitent à la fois une gestion personnalisée et des rendements satisfaisants. Ce PER est particulièrement apprécié pour ses faibles frais de gestion et sa gestion à horizon, qui permet de moduler les investissements en fonction de la proximité de la retraite. Ce produit est une bonne option pour les personnes qui cherchent à maximiser leur épargne. A noter : un versement minimal de 1 000 euros est exigé.

Boursobank (Matla)

Boursobank propose un PER très compétitif avec une gestion souple et des frais limités. Le produit Matla est facile d’accès, performant et à frais réduits, mais 60% des versements doivent être placés sur des fonds à risque. Boursobank attire aussi pour sa simplicité de gestion et sa possibilité de gérer soi-même la composition du portefeuille.

Placement-direct (Retraite ISR)

Pour les épargnants qui privilégient l’investissement responsable, le PER Placement-direct est une excellente option. Ce produit propose un placement uniquement dans des fonds ISR (Investissement Socialement Responsable), permettant aux épargnants de concilier leur objectif de retraite avec des valeurs environnementales et sociales. Le rendement est compétitif et la gestion des fonds est transparente.

Yomoni (Yomoni Retraite+)

Le plan d’épargne retraite de Yomoni est récent et très compétitif. Il est doté d’un fonds en euros à garantie partielle (à hauteur de 98%) et les frais d’entrée sont gratuits.

Pourquoi ouvrir un PER à la retraite ?

Il n’est jamais trop tard pour ouvrir un PER, même à l’approche de la retraite. En effet, l’un des grands avantages du PER est la possibilité de continuer à alimenter son plan, même après 60 ans. Pour les personnes proches de la retraite, ce produit permet de bénéficier d’une fiscalité avantageuse, tout en assurant une certaine sécurité financière grâce à la possibilité de sortir l’épargne.