
C’est une rentrée sociale explosive. Alors que le gouvernement Bayrou vient de chuter, des dizaines de points de blocages et manifestations sont recensés ce mercredi 10 septembre dans le pays, à l’appel du mouvement “Bloquons tout”. De nouvelles perturbations sont attendues la semaine prochaine puisque l'intersyndicale appelle à une journée nationale de grève et de manifestations jeudi 18 septembre. Les réseaux de transport en commun risquent d’être fortement perturbés à cette occasion, ce qui pourrait empêcher certains salariés de rallier leur lieu de travail. Dans ce contexte, que risquez-vous si vous ne pouvez pas vous rendre au bureau ?
«Un salarié à l’obligation de fournir le travail pour lequel il est payé et doit tout faire pour exécuter ce travail. S’il n’y parvient pas, il doit impérativement prévenir son employeur et conserver la preuve de son empêchement, explique Eric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail. En cas de grève des transports, l'employé ne risque pas de sanction s’il ne peut pas rallier son lieu de travail.» Mais attention, le motif d’absence doit être légitime. Si vous vous rendez sur votre lieu de travail en voiture tous les jours et que la circulation n’est pas bloquée, vous ne pouvez pas justifier votre absence par des perturbations dans les transports en commun. En l’absence de justification crédible, votre absence peut être considérée comme injustifiée, ce qui vous expose à des sanctions disciplinaires.
Le télétravail, la solution alternative
Si vous êtes dans l'impossibilité de vous rendre au bureau, votre employeur peut vous proposer des solutions alternatives, comme le télétravail. «L’employeur est libre d'accepter ou de refuser le télétravail, il ne s’agit pas d’un droit acquis par le salarié, rappelle Eric Rocheblave. C’est du cas par cas.» Si vous n’avez pas la possibilité de télétravailler, l’employeur peut procéder à une retenue sur salaire proportionnelle à la durée de l’absence. Il ne s’agit pas d’une sanction disciplinaire, mais simplement de ne pas rémunérer un temps non travaillé.
A noter que l’employeur peut dans certains cas prendre en charge des frais de déplacement en cas de perturbations dans les transports, comme une course en taxi ou une chambre d'hôtel. En cas d’impossibilité de vous rendre sur votre lieu de travail, et si vous n’avez pas la possibilité de télétravailler, vous pouvez bien sûr poser un jour de congé ou un RTT le jour de la grève. Sous réserve de la validation de votre patron.



















