
Le ministère du Travail veut s’attaquer aux ruptures conventionnelles. Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, a dénoncé mercredi 19 novembre sur France Info les abus liés à ce dispositif, qui permet aux salariés de quitter leur emploi d’un commun accord avec leur employeur tout en percevant des indemnités chômage. «Le problème, c’est qu’elles pèsent aujourd’hui un quart des indemnités qu’on verse pour le chômage» et «se substituent de plus en plus à la démission et aux licenciements», a expliqué le ministre, pointant des dérives qui «coûtent trop cher» à l’Etat.
Jean-Pierre Farandou a vivement critiqué ceux qui «profitent d’être au chômage pour passer un an tranquille, presque». «Ce n’est pas normal. Ils coûtent de l’argent. Ils ne sont pas en recherche active d’un boulot. Ils profitent de cette période-là et sur le compte de qui ? De la Sécurité sociale», a insisté l’ancien dirigeant de la SNCF.
Les pistes chocs de l'Unédic
Pour lutter contre ces abus, le ministre a indiqué avoir «proposé aux partenaires sociaux» de s’emparer de ce dossier afin de trouver «assez vite quelques centaines de millions d’euros d’économies», selon ses propos au Parisien. Le ministre du Travail entend ainsi relancer le débat sur les ruptures conventionnelles, alors que l’idée d’une réforme globale de l’assurance chômage semble avoir été mise de côté depuis le départ de François Bayrou.
Dans un récent rapport, l’Unédic propose de réformer les ruptures conventionnelles pour limiter leur coût, évalué à 9,4 milliards d’euros en 2024. Deux pistes sont étudiées : relever le plafond du différé d’indemnisation de 150 à 180 jours, permettant une économie de 20-25 millions d’euros par an, et inclure les indemnités légales dans ce différé, générant jusqu’à 360 millions la première année. Combinées, ces mesures pourraient rapporter jusqu’à 440 millions d’euros dès la deuxième année.


















