
L’exode massif post-Covid des travailleurs franciliens vers la province semble bel et bien terminé. C’est le principal enseignement d’une étude publiée ce jeudi 25 septembre par la plateforme Nextories. L’entreprise, spécialisée dans les déménagements professionnels, a analysé les données issues de 5 133 déménagements concernant une mutation géographique professionnelle, effectués en 2025. De manière à déterminer quelles sont les destinations les plus attractives pour les travailleurs français.
L’étude révèle que c’est la ville de Marseille qui est plébiscitée par les travailleurs puisqu’elle représente à elle seule 6% des mutations professionnelles effectuées en 2025. Son attractivité est cependant en baisse puisque le nombre de salariés qui choisissent de s’installer dans la cité phocéenne a progressé de seulement 12% en 2025, contre +43% l’année précédente. Même inflexion à Toulouse (+3 % en 2025 contre +28 % en 2024) et à Lyon (+4 % en 2025 contre +18 % l’an passé). Ces chiffres traduisent une forme de stabilisation après plusieurs années d’exode vers les métropoles. «Le Sud reste une destination de choix, mais l’engouement massif cède progressivement la place à une attractivité plus structurée et raisonnée, reflet d’un équilibre nouveau entre désir de mobilité et contraintes territoriales», est-il précisé dans l’étude.
Le recul du télétravail freine les départs
A l’inverse, Paris et l’Ile-de-France, bien que toujours déficitaires, amorcent un retour à l’équilibre, portés par une baisse des départs des travailleurs et une hausse des arrivées. En 2025, la capitale enregistre en effet une croissance de 10 % des arrivées de travailleurs en mutation, après un premier rebond de 6 % en 2024. Paris demeure le cinquième département qui attire le plus grand nombre de travailleurs en mobilité professionnelle en 2025. La tendance se confirme également dans les départements limitrophes puisque le nombre d’arrivée de travailleurs a bondi de 38% en 2025 dans les Hauts-de-Seine et de 25% dans les Yvelines.
Ce ralentissement de l’exode francilien s’explique notamment par deux phénomènes majeurs. D’abord, de plus en plus d'entreprises demandent à leurs employés de revenir dans les bureaux. Le modèle “full télétravail”, qui s’est généralisé durant la pandémie, n’est plus la norme puisque les salariés du privé ayant la possibilité de télétravailler se déplacent au bureau trois fois par semaine en moyenne selon la Dares.
De plus, de nombreux projets d’ampleur améliorent l'accessibilité de la capitale, comme le prolongement de la ligne de métro 14 jusqu’à Orly ou encore la construction du réseau Grand Paris Express. «L’Ile-de-France ne renoue pas encore avec ses niveaux d’attractivité d’avant 2019, mais elle amorce une reprise solide, portée par des mobilités mieux intégrées au quotidien professionnel. Le déficit de départs semble peu à peu se combler, au profit d’un retour à l’équilibre», expliquent les auteurs de l’étude.
A noter également que parmi les 10 plus grandes villes françaises, Bordeaux et Montpellier sont les deux seules à enregistrer une baisse nette des arrivées de travailleurs en 2025 (respectivement -7% et -4%). Ces reculs illustrent la fin d’une phase de «surchauffe» et sont notamment causés par des prix immobiliers élevés et des tensions sur les infrastructures locales.



















