Depuis le mois de mars, il n’y a plus de CDD en Espagne. Enfin, pas tout à fait : c’est le principal type de contrat à durée déterminée qui a disparu, celui destiné à la réalisation de travaux ou de services ponctuels. Les entreprises ibériques disposent encore de deux possibilités de recours aux contrats courts : la première pour remplacer un salarié sur une durée de trois mois au maximum et la seconde en cas de circonstances exceptionnelles, comme une augmentation imprévisible d’activité, pour une durée de six à douze mois. En dehors de cela, tout salarié doit être embauché en CDI. Résultat, les contrats à durée indéterminée ont augmenté de près de 6% depuis l’écrémage du CDD, pour atteindre la bagatelle de… 780.000 CDI !

Faut-il que la France suive son voisin et raye d’un trait de plume législatif tout ou partie de ses contrats à durée déterminée ? «Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà», écrivait le grand Pascal. Ce qui vaut pour un marché du travail donné n’est pas forcément exportable. Dans l’Hexagone, le chiffre du chômage des jeunes est moins alarmant que chez notre voisin du sud, le taux de chômage est en légère baisse, à 7,4% de la population active selon l’Insee, et le nombre de CDD reste stable, à 12% de la population en emploi contre 25% en Espagne avant la réforme. Reste que 87% des embauches se font malgré tout en CDD.

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