«Eux, ça va, ils sont malgré tout sérieux et bosseurs !» Kevin Mahoungou, cofondateur, avec Brice Soume, d’Ibissa, une marque de boisson à base d’hibiscus, s’est habitué à ces remarques quand il présente sa boîte à des clients ou à des partenaires. «On fait semblant de ne pas entendre ou de ne pas comprendre. On a appris à relativiser», raconte le jeune Congo-Martiniquais qui s’est lancé en 2021, à Montpellier. Ce racisme ordinaire, nombre d’entrepreneurs issus des minorités le vivent au quotidien.

«C’est la double peine pour nous. Ce n’est déjà pas facile de créer une entreprise mais quand, en plus, on n’a pas la bonne couleur de peau», ironise Diana Brondel, fondatrice de Xaalys, une néobanque pour adolescents. La créatrice, ex-cadre dans le milieu bancaire, en a, elle aussi, entendu des vertes et des pas mûres. «Un jour, lors d’un pitch, un investisseur m’a balancé “votre idée est bonne mais sans associé blanc, vous n’y arriverez jamais”.» Loin de se décourager, elle a réussi à lever 500.000 euros auprès de business angels de son réseau et à briser le plafond de verre «blanc» qu’elle estime avoir subi en tant que femme noire.

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