Ils ont à peine 30 ans et déjà la foi dans leur modèle d’entreprise, celle qui conjugue l’utilité sociale d’une ONG à l’efficacité d’une start-up. Couvés à Paris chez Station F, l’incubateur de Xavier Niel, les trois fondateurs de Camarage, une plateforme de cohabitation intergénérationnelle, proposent une nouvelle forme d’habitat solidaire en réponse à la précarité des jeunes et à la solitude des aînés. D’un côté, 1,6 million d’étudiants en mobilité chaque année en France, de l’autre, 3 millions de chambres vacantes chez les plus de 50 ans, ont-ils calculé.

Le projet a germé fin 2019, à la veille des confinements qui ont accentué l’isolement de ces deux classes d’âge. Et confirmé la pertinence de leur idée. Le plus jeune des trois, Benjamin Lévy (27 ans aujourd’hui) n’avait quasiment aucune expérience, à l’exception de quelques stages en start-up et en cabinet de conseil pendant son cursus à Sciences Po, mais l’envie d’apprendre chevillée au corps. «Et quelle meilleure école que l’entrepreneuriat où tout est à construire ?», s’enthousiasme cet adepte de la formule «learning by doing».

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«Quand on est porteur de projet, on a accès à des responsables de très haut niveau et l’assurance de progresser très rapidement, bien plus qu’en étant salarié dans une boîte traditionnelle», témoigne celui qui, au début de l’aventure, se demandait comment organiser ses journées de travail. Bien sûr, il faut être endurant. «Lancer et développer sa boîte est un combat de tous les jours», assure-t-il.

Quand il accuse un coup de mou, Benjamin se rappelle les trois atouts de son choix entrepreneurial : l’autonomie, la sensation d’avancer et la motivation d’œuvrer pour un projet qui a du sens. Tels sont justement les nouveaux moteurs des créateurs d’entreprise. Pas seulement ceux des profils «start-up nation», chouchous des fonds d’investissement, mais ceux de toute une cohorte d’entrepreneurs individuels.

Devenir son propre patron

Les Français ont soif d’émancipation. Notre sondage exclusif réalisé par YouGov montre que la liberté arrive en tête de leurs motivations à entreprendre. Ceux qui se lancent à leur compte aspirent en priorité à devenir leur propre patron. Les témoignages recueillis au cours de l’enquête sont éloquents : «Faire ce que je veux, comme je veux, quand je veux.» Ou encore : «Ne plus avoir à subir une hiérarchie.» La cote du salariat s’effrite. Selon Bpifrance (Banque publique d’investissement), un quart de la population juge que travailler à son compte est le choix de carrière optimal.

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