
C’est un sujet parfois encore tabou dans les entreprises. Et pourtant, de nombreux Français sont considérés comme des salariés aidants. En plus de leur travail, ils doivent s’occuper d’une personne en situation de handicap, en fin de vie ou d’un enfant… Comme le rappelle BFMTV, dans le pays, huit à onze millions de personnes seraient considérées comme des aidants, mais plus de 60% d’entre eux travaillent quand même en parallèle. Depuis 2017, et le remplacement du congé de soutien familial par le congé de proche aidant, certains salariés peuvent prendre un congé pour aider un proche, sous conditions et pour une durée limitée.
Des aides sont aussi prévues, mais beaucoup de salariés hésitent à en parler à leur employeur, comme le confirme à BFMTV la secrétaire nationale de l'Unsa chargée du secteur social. Certains n’en ont «pas conscience», d’autres «ont peur de se faire licencier ou d'être pénalisés». Mais comme le révèlent nos confrères, de plus en plus d’entreprises prennent le problème à bras-le-corps et signent des accords avec les syndicats sur le sujet.
La Banque Postale, la Macif ou IBM
Ce fut le cas par exemple au mois de mai à La Banque Postale. Un accord d’entreprise prévoit davantage de télétravail pour les salariés aidants, trois jours de congés en plus chaque année et la possibilité de récupérer des dons de jours de solidarité. Comme la parentalité ou la maladie, cet accord vise à «intégrer pleinement le statut d’aidant dans les parcours de vie reconnus par l’entreprise», précise le DRH du groupe. Des usages et pratiques, encore trop informels, existaient pourtant déjà dans l’entreprise.
Avant La Banque Postale, des entreprises comme la Macif ou IBM avaient déjà signé des accords similaires. Toutefois, aujourd'hui, cela concerne essentiellement les grandes entreprises, où les négociations sont plus simples avec les syndicats. La secrétaire nationale de l'Unsa note que dans les TPE/PME, cela «dépend de la volonté du dirigeant». Faut-il formaliser les droits des aidants dans les accords de branche ? Oui, selon un rapport de France Stratégie datant de 2022.
Un impact sur la carrière
Toutefois, à l’époque, sur les 1 102 conventions collectives, seules dix mentionnaient des actions en faveur des aidants, soulignent nos confrères, alors que l’enjeu de la santé mentale de ces salariés est crucial. En première ligne, les femmes dont la santé psychologique et physique se dégrade. Le sujet du proche aidant joue également sur les carrières. Un sondage (Elabe) du mois de mai, commandé par l’Unedic, révèle qu’un quart des aidants ont déjà refusé une promotion. Il reste donc encore beaucoup de travail.



















