Un effet de bord. Si la réforme des retraites fait toujours l’objet d’âpres débats entre partenaires sociaux réunis dans le cadre du conclave sur les retraites, les travailleurs ne devraient pas échapper au relèvement progressif de l’âge légal de départ à 64 ans. Une augmentation de cet âge pivot qui n’est pas sans conséquence pour les demandeurs d’emploi seniors, puisqu’elle décale d’autant l’âge à partir duquel ils ont la possibilité de profiter d’un maintien de leurs droits au chômage jusqu’à leur départ à taux plein. Et ce, depuis l'entrée en vigueur des nouvelles règles d'indemnisation de l’assurance chômage le 1er avril 2025.

Car pour rappel, les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail peuvent voir le versement de leur allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) prolongé jusqu’à la liquidation de leur retraite à taux plein. Jusqu’au 31 mars 2025, l’âge requis pour bénéficier de ce dispositif était fixé à 62 ans. Mais la convention d'assurance chômage, signée par les partenaires sociaux le 15 novembre 2024 et qui définit les règles du chômage jusqu’au 31 décembre 2028, change la donne.

En effet, depuis le 1er avril, cette borne d’âge de 62 ans est repoussée progressivement, dans le sillage de l’âge légal de départ à la retraite. Par exemple, si vous êtes né en 1963, la condition d’âge est désormais fixée à 62 ans et 9 mois pour profiter du maintien des droits au chômage jusqu’à ce que vous puissiez liquider votre retraite à taux plein.

Un âge appliqué «uniquement aux personnes ayant une fin de contrat à partir du 1er avril»

Attention, comme le précise à Capital l’Unedic, l’organisme chargé de la gestion du régime d’assurance chômage, «ce décalage de 62 à 64 ans s’applique uniquement aux personnes ayant une fin de contrat à partir du 1er avril (ou dont la procédure de licenciement a été engagée à compter du 1er avril)». Dès lors, si vous avez perdu votre emploi avant le 1er avril 2025, vous pouvez bénéficier des anciennes règles et donc du maintien des droits au chômage dès 62 ans.

Mis à part la borne d’âge qui évoluera donc progressivement jusqu’à 64 ans pour les générations nées à partir de 1968, les conditions restent identiques pour les demandeurs d’emploi qui souhaitent voir leur ARE prolongée. A savoir disposer d’au moins 100 trimestres de retraite validés - mais pas du nombre de trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein -, être indemnisé par France Travail depuis au moins un an (au minimum 360 jours indemnisés) et enfin avoir été affilié et donc avoir cotisé 12 ans à l’assurance chômage, dont au moins une année continue ou deux discontinues les cinq dernières années. Si vous remplissez tous ces critères, vous toucherez alors votre allocation d’aide au retour à l’emploi jusqu’à ce que vous ayez le nombre de trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein ou au plus tard à 67 ans, soit l’âge du taux plein automatique.

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