C’est le dossier chaud de cette fin d’année. Le budget 2026 est en discussion à l’Assemblée. Une mesure, et pas des moindres, y figure : la suspension de la réforme des retraites. Sébastien Lecornu s’est résolu à répondre favorablement à la demande du Parti socialiste afin de ne pas être censuré et de garder un espoir de faire adopter le texte budgétaire. Reste que cette décision soulève de nombreuses questions. Alors qu’il n’avait pas pris la parole jusqu’ici, Renaud Villard, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance retraite, a rompu le silence dans les colonnes du Parisien afin d'apporter son éclairage et des réponses, mardi 4 novembre.

Tout d’abord, il y a la problématique des délais. En effet, si la suspension de la réforme des retraites est bien adoptée par le Parlement, reste à savoir si la machine sera à même de prendre en compte cette mesure. Renaud Villard est catégorique : «Il nous faut cinq mois pour que nos outils informatiques soient conformes à la réglementation. Nous serons en ordre de marche début mai et donc en mesure de traiter les dossiers pour qu’ils soient prêts au 1er septembre.» C’est pourquoi, il l’assure : «Il n’y aura pas de cauchemars avec des demandes à mettre en feu rouge, c’est-à-dire bloquées.» Les pensions des futurs retraités seront donc bien versées sur leur compte «en temps et heure».

Un déficit à combler

En octobre, lors de l’annonce de la suspension de la réforme, Sébastien Lecornu avait indiqué que cette décision allait coûter pour notre système «400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard d’euros en 2027». C’est pourquoi, le Premier ministre avait avancé que la différence devra «être compensée financièrement, y compris par des mesures d’économies», refusant que le déficit s’envole. Pour autant, la surtaxe sur les complémentaires ou encore le gel des pensions et des minima sociaux ont été rejetés par les députés en commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

Un choix que Renaud Villard regrette. «Si toutes les mesures de freinage de la dépense sont écartées, il va falloir trouver énormément de nouvelles recettes et cela va être extrêmement compliqué», s’inquiète-t-il. D’autant que le système des retraites risque de vaciller sans mesure forte. Le directeur général de la Caisse nationale de l’assurance retraite rappelle ainsi que la baisse de la natalité en France pose problème. «Aujourd’hui, nous sommes à 1,6 enfant par femme au lieu des 1,8 que nous avions prévu. En se basant sur ce chiffre plus réaliste, le déficit du régime général serait alors de 80 milliards d’euros en 2070», détaille-t-il. Les discussions sur le sujet des retraites sont loin d’être terminées.

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