Sous-effectif organisé, rationnement de nourriture, documents financiers "insincères", etc. Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale des finances (IGF), finalement publié début avril, a malheureusement confirmé les pratiques d’Orpea, que dénonçait Victor Castanet dans son livre, Les Fossoyeurs. De quoi généraliser un peu plus la méfiance des familles à l’égard des groupes privés dédiés au grand âge, et multiplier les procédures judiciaires. "99% des plaintes concernent le secteur lucratif, et pas seulement Orpea", assure Fabien Arakélian, avocat pénaliste.

Pour ne rien arranger, l’Igas et l’IGF ont aussi rappelé les carences des autorités de contrôle, les agences régionales de santé (ARS). Entre 2018 et 2020, seules 2.788 inspections ont ainsi été diligentées, pour quelque 7.500 Ehpad recensés. Ces missions n’avaient de plus rien d’inopiné, comme nous l’ont confirmé plusieurs directeurs d’établissement, toujours prévenus quelques jours avant.

Le problème, c’est que ce type d’hébergement constitue souvent la seule option à disposition des proches, lorsque le senior est devenu trop dépendant pour rester à domicile, ou lorsque ces aidants sont géographiquement trop éloignés pour s’en occuper. Et le budget contraint que les familles doivent alors débourser n’a rien d’anodin : il est de 2.000 euros par mois, en moyenne, pour une faible dépendance. Et dépasse 3.000 euros dans les zones les plus chères, comme les Hauts-de-Seine. Si tout le secteur n’est pas à blâmer, mieux vaudra donc redoubler de vigilance. Retrouvez nos conseils pour choisir, sans avoir à le regretter ensuite.

Faut-il se fier aux annuaires pour choisir un Ehpad ?

Faites l’expérience. Tapez "trouver un Ehpad" sur un moteur de recherche, et vous tomberez immanquablement sur des comparateurs comme Cap Retraite ou Annuaire-Retraite.com, qui promettent de dénicher rapidement une place. "Ces sites, qui travaillent à la demande des établissements, leur facturent des honoraires équivalant à un mois de loyer par contrat signé, ce qui grève le budget des Ehpad", détaille Eric de Sazilly, un ancien directeur d’établissement tout juste retraité. Loin d’être exhaustifs, ils servent avant tout à assurer le remplissage des résidences, principalement privées. Et inutile de dire qu’aucun de ces intermédiaires n’est allé vérifier sur place la qualité du service.

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