C’est une réforme qui ne cesse de faire parler. Promulguée le 14 avril 2023, la réforme des retraites portée par la Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne, et le ministre de l’Économie, Olivier Dussopt, continue de faire débat. Si, déjà à l’époque, cette dernière avait suscité l’ire de millions de Français et des oppositions de la classe politique, avec la crise politique que traverse actuellement le pays, plusieurs ténors se positionnent pour ou contre son maintien.

Si, dans les colonnes du Parisien, l’ancienne locataire de Matignon a ouvert la porte à une suspension de sa réforme si cela est «la condition de la stabilité du pays», cet avis est loin d’être partagé par Valérie Pécresse. Au micro de BFMTV, la candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle a en effet estimé que revenir dessus serait une «terrible faute morale vis-à-vis de nos enfants». En effet, pour la présidente de la région Île-de-France, aujourd’hui, afin de régler le problème de la dette, la seule solution reste la baisse des dépenses publiques. Par conséquent, «plonger notre système de retraite dans un puits sans fond de déficit» serait extrêmement grave, estime Valérie Pécresse, qui appelle à ne pas «céder au populisme et à l’électoralisme».

«Il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu», plaide Sébastien Lecornu

Alors qu’il vient de présenter sa démission quelques heures seulement après la nomination de son gouvernement, le Premier ministre démissionnaire a, quant à lui, rappelé sur le plateau du 20 Heures de France 2, mercredi 8 octobre, la nécessité de «trouver un chemin pour que le débat ait lieu» sur le sujet. «On aura bien du mal à dire qu’il ne faut pas un débat. Il faudra continuer à travailler sur la question des retraités», a-t-il expliqué tout en précisant que cette question autour de l’ouverture ou non d’un débat appartiendra au prochain Premier ministre.

Il faut dire que si cette question d’une suspension de la réforme des retraites pourrait ravir une partie de la classe politique, cette possibilité aura toutefois un coût, comme a tenu à le rappeler le ministre démissionnaire de l’Économie, Roland Lescure. Pour ce dernier, modifier la réforme «va coûter des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027», a-t-il indiqué tout en appelant les partis politiques à faire preuve de responsabilité dans la situation actuelle. «On a besoin qu’une majorité de l’Assemblée nationale se mette d’accord pour ne pas censurer un gouvernement et faire passer un budget», a ajouté l’éphémère locataire de Bercy et ancien ministre de l’Industrie.